M. Issad Rebrab, appelle à une libéralisation économique

M. Issad Rebrab, appelle à une libéralisation économique

Le patron du groupe privé agroalimentaire Cevital, Issad Rebrab, affiche ses critiques et son désarroi quant aux multiples blocages économique imposés par le gouvernement, et qui freinent non seulement les investisseurs étrangers en Algérie, mais également les investisseurs locaux.

« Nous avons les mêmes restrictions que les entreprises étrangères, …pour investir, il faut passer par de nombreuses tracasseries administratives dès qu’on dépasse les 5 millions d’euros » a-t-il déploré. Selon lui, une libéralisation économique pourrait induire une croissance à deux chiffres « sans aucun problème ».

« Il faut libérer les initiatives. Nous sommes un pays extraordinaire et si voulait libérer les initiatives, je peux vous assurer qu’il pourrait connaître une croissance à deux chiffres sans aucun problème », a-t-il affirmé, au cours d’un entretien qu’il a accordé mardi, à l’Agence française AFP, au siège de son entreprise à Alger. Lors de cet entretien, M. Rebrab a longuement parlé des difficultés que rencontrent les investisseurs en Algérie. « C’est le seul pays au monde que je connaisse où il faut demander la permission pour créer des emplois, pour créer des richesses », a-t-il déploré. Principal importateur et producteur d’huile et de sucre, M. Rebrab avait été accusé, faut-il le rappeler, d’avoir participé à la

hausse des prix du sucre et d’huile, pour ensuite être accusé de les avoir trop baissé, lorsque le gouvernement est intervenu pour mettre un terme à la spirale des prix. D’ailleurs, les dernières mesures ont suscité moult critiques de la parts des experts et des producteurs locaux, à l’image du M. Rebrab. »Les importateurs sont clairement favorisés au détriment des producteurs locaux », avait-t-il indiqué récemment. Selon lui, « la production nationale aurait pu faire économiser 235 millions de dollars au Trésor public ».

LG Algérie

Il faut dire que M. Issad Rebrab n’est pas le seul patron à critiquer la politique du gouvernement en matière d’investissements. De nombreux patrons privés et chefs d’entreprise notamment ceux affiliés au FCE dénoncent les blocages économiques en Algérie. L’octroi des crédits bancaires aux entreprises est toujours soumis à l’accord du pouvoir politique.

Ainsi, plusieurs patrons se plaignent aussi des difficultés d’accès au foncier industriel. Même les grands groupes se plaignent des blocages administratifs de leurs projets, souvent pour des raisons inconnues.

Il y a lieu de souligner dans ce contexte, le dernier rapport établi, par le Forum des chefs d’entreprise, ce dernier avait identifié une liste de plusieurs problèmes qui bloquent l’investissement des petites et moyennes entreprises (PME). Dans cette liste figurent les incohérences et lourdeurs du contrôle technique des marchandises aux frontières et l’exigence imposée par la « Banque d’Algérie aux banques domiciliatrices d’un certificat autre que par le fournisseur.

Ajoutons, entre autres, les retards importants dans le développement du commerce électronique, les surcoûts élevés du transport maritime à l’importation et à l’exportation qui accuse un surcoût de 40 % en moyenne en comparaison aux autres pays voisins. Il y a aussi l’absence d’installation effective de l’autorité publique officielle en charge de la concurrence, ainsi qu’une multitude d’autres obstacles.

Samira H.