M. Ghlamallah « L’Ijtihad pour apporter des réponses aux questions de l’heure »

M. Ghlamallah « L’Ijtihad pour apporter des réponses aux questions de l’heure »

«L’Ijtihad dans le rite malékite » est le thème retenu pour cette septième édition du colloque international sur le rite malékite qui s’est ouvert hier matin à la maison de la Culture Emir Abdelkader.

Un thème d’autant plus pertinent, a relevé M. Bouabdellah Ghlamallah, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs dans son allocution à l’ouverture de ses travaux, que les problèmes et les défis multidimensionnels actuels, tant sur les plans religieux que socio-économiques et politiques, nous interpellent pour apporter une réponse appropriée tirée autant de nos valeurs historiques et culturelles que s’inspirant du Saint Coran et de la Sunnah.

L’Ijtihad, selon M. Ghlamallah, requiert de fait une force spirituelle et un effort moral pour s’inspirer, et non pas pour copier, du travail réalisé par nos ancêtres en étudiant d’abord la méthodologie et la dialectique de chacun des Ulémas car, fait-il remarquer, c’est dans ce cadre seulement que nous pourrons apporter une réponse à nos problèmes pour en fin de compte défendre notre religion et la préserver des attaques diverses qui veulent en ternir l’image.

Notre religion est faite de tolérance, d’ouverture et d’acceptation de l’autre. L’imam Malek n’était pas un extrémiste, a souligné le ministre, citant en cela l’exemple de son refus de voir son œuvre « El-Mouwatta » distribuée dans les nouvelles contrées islamisées, préférant en cela ouvrir la voie aux locaux pour qu’ils s’imprègnent par eux-mêmes des profondeurs et des principes de l’Islam. A-t-on vu un pape laisser le choix ou la liberté d’entreprendre à quelqu’un d’autre? Le colonialisme nous a fait sortir de nos maisons et a essayé de nous acculturer. Où est l’extrémisme dans tout cela? s’est-il interrogé.

Abordant la question des remous qui agitent nombre de pays arabes, M. Ghlamallah s’est interrogé sur le comment de la communion entre les revendications populaires et les desiderata. Est-ce cela la « Nahda »? Non, c’est une pure et simple décadence. Demander et appeler l’ex-colonisateur qui a bombardé nos ancêtres à revenir bombarder de nouveau n’a pas de sens. Il faut être vigilant, et c’est cela aussi un sujet sur lequel le « fiqh » est appelé à réfléchir, a conclu le ministre des Affaires religieuses.

Placé sous le haut patronage du Président de la République, et s’inscrivant dans le cadre de la Semaine nationale du Saint Coran dont il clôt le programme après l’étape de Tlemcen qui a abrité le colloque sur la « Fetwa », le présent colloque a été rehaussé par la présence de nombre de personnalités invitées, d’une dizaine de conférenciers de haut rang venus spécialement de plusieurs pays arabes et musulmans et des diverse universités nationales. En travaux de plénière avec des conférences sur le thème central et des travaux d’ateliers, ce colloque, qui prendra fin aujourd’hui jeudi, a réuni près de 1 000 participants.

A.M.A

EN MARGE DU COLLOQUE.

Un parterre de marque

Outre le ministre des Affaires religieuses, plusieurs personnalités étaient présentes à l’ouverture de ce colloque qui, depuis son institution en 2005 à l’échelle nationale, est passé à l’échelle maghrébine en 2007 pour être promu depuis 2009 à une envergure internationale. L’on a noté ainsi la présence de M. El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, de M. Ali Boughazi, conseiller auprès du Président de la République, M. Abdelhafid Amokrane, ancien ministre, le wali de Relizane, qui était précédemment à la tête de l’exécutif de Ain-Defla. A noter également la présence d’une dizaine de conférenciers de haut rang venus des quatre coins du monde arabo-islamique.

« Kassamen de l’arabité, de l’islamité… »

Prenant la parole au nom des participants, le Dr Mohamed Zuheïli, venu de Syrie, a, en une envolée lyrique au timbre fort mais pleine de sincérité, rendu un vibrant hommage au pays hôte, à « son pays », le pays du million et demi de Martyrs, pour la seule période de la Grande Révolution de Novembre car, a-t-il souligné, il faut dénombrer plus de six millions de martyrs depuis que la soldatesque coloniale a souillé la terre sacrée d’Algérie. « Kassamen n’est pas l’hymne de l’Algérie, de la seule Algérie, c’est l’hymne de l’arabité, de l’islamité, et nous avons tous prêté serment pour que vivent tous les pays arabes ».

A.M.A.