M.Djaballah à propos du changement en Algérie,«Il faut revoir le système juridique»

M.Djaballah à propos du changement en Algérie,«Il faut revoir le système juridique»
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«Il faut changer les mentalités et développer une culture démocratique»

Le président du Parti du développement et de la justice (PDJ) se dit favorable à une coopération avec toutes les parties pour un projet d’Etat moderne.

Le leader du mouvement islamiste, Abdallah Saâd Djaballah, pense que le changement n’aura pas de sens sans la révision du système juridique. «Il faut réviser le système juridique», a-t-il expliqué lors de son passage hier à l’émission «Sous la loupe» de la Chaîne I de la Radio nationale.

Le président du Parti pour le développement et la justice, (PDJ) non encore agréé, veut opérer une révolution dans le système juridique pour rendre plus efficace toute réforme. Il a mis l’accent, dans ce sens, sur la séparation des pouvoirs. «Il y a accumulation et surcharge dans les prérogatives du Président ce qui a réduit le pouvoir législatif et judiciaire à la dimension de simple fonction», a-t-il expliqué en relevant qu’il y a des contradictions dans le régime actuel. Pour M.Djaballah, le changement démocratique réel a besoin de deux conditions. La première concerne l’actuelle Constitution qui souffre, indique-t-il, de manques et de vides qu’il faut combler. La deuxième condition, explique-t-il, ce sont les mentalités. «Il faut changer les mentalités et développer une culture démocratique», a-t-il développé en soulignant la nécessité d’engager une culture qui donne de l’espoir et non pas le désespoir. L’invité de la radio a parlé d’une élite qui portera les idées du projet d’un Etat moderne et qui défendra les intérêts des citoyens et de leur dignité.

Le cheikh Djaballah inscrit ces changements en priorité des préoccupations. «Si nous sommes majoritaires au Parlement, le premier amendement qui sera apporté à la Constitution est celui portant sur l’équilibre entre les trois pouvoirs (exécutif, législatif et juridique, Ndlr)», a-t-il expliqué en précisant que la séparation des pouvoirs consacre la pratique démocratique. M.Djaballah avance même ses choix sur la nature du régime politique. «J’opterai pour un Parlement représentatif», a-t-il affirmé précisant que ce système est le meilleur pour la démocratie. Interrogé sur les conditions pour assurer la transparence des élections, le patron du PDJ a préféré rappeler que l’administration était derrière l’échec de l’expérience démocratique en Algérie. «Il y a une volonté politique chez le président de la République et le ministre de l’Intérieur en associant la justice mais cette dernière n’a pas le pouvoir», a-t-il admis. M.Djabbalah ne cache pas ses craintes quant aux manoeuvres malhonnêtes que tentent d’utiliser certaines parties.

«Si le président de la République suit le dossier et insiste sur la concrétisation du choix du peuple cela va assurer une certaine crédibilité», a-t-il estimé.

Pour M.Djaballah, le contrôle de l’opération électorale demande la mobilisation de moyens énormes. «Il faut être un grand parti pour assurer le contrôle dans les 50.000 bureaux de vote», a-t-il affirmé. Le leader du mouvement islamiste estime que le fichier électoral est gonflé. «Ce n’est pas normal que la liste électorale représente 60% de la population», a-t-il expliqué.

Ce responsable dit qu’il a des preuves que des gens ont plusieurs cartes de vote.

Revenant sur son nouveau parti, M.Djaballah a avancé que le congrès constitutif se tiendra le 5 février prochain. Il a affirmé que les portes de son parti sont ouvertes à toutes les catégories qui croient que ce projet répond à leurs aspirations.

A propos des alliances pour rassembler la mouvance islamiste, le cheikh Djaballah a nié l’existence d’une telle initiative. «Y a-t-il réellement une initiative?» s’est-il interrogé avant de répondre: «C’est juste une polémique».

M.Djaballah se dit favorable à une coopération avec toutes les parties pour un projet d’Etat moderne. «Ce que je vois personnellement, c’est la nécessité de coopérer avec les autres partis et cadres qui existent dans la société», a-t-il affirmé en précisant qu’il faut s’éloigner des mentalités partisanes et régionalistes.