M. Ould Kablia a souligné que la révision de la loi sur les partis est «vitale» dans la mesure où celle promulguée en 1990 s’avère «insuffisante» et très «permissive».
«La recrudescence des attentats terroristes pourrait être liée à l’évolution de la situation politique dans le pays».
C’est ce qu’a affirmé, hier, le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, sur les ondes de la Chaîne III. Selon le ministre, les terroristes ont voulu délivrer le message comme quoi «rien ne peut se faire dans ce pays si nous ne sommes pas partie prenante».
Néanmoins, M. Ould Kablia a écarté tout risque sur le pays, indiquant qu’il y a trois ou quatre régions du pays où le terrorisme se manifeste. «Il est évident que c’est toujours possible pour ces unités terroristes, qui vivent généralement d’une manière dispersée, de regrouper un certain nombre de combattants pour faire une action médiatique». Mais d’après le ministre, il faut mettre cela sur le compte de la baisse de vigilance. «Lorsque les choses paraissent calmes et apaisées, les services de sécurité ont tendance à baisser la vigilance.
Cela explique le grand nombre de personnes décédées récemment». A la question de savoir si cette recrudescence est liée à la circulation des armes à partir des frontières libyennes, M. Ould Kablia a indiqué qu’il y a évidement des possibilités d’infiltration d’armement à partir de la frontière libyenne. «Je n’ai pas connaissance que ces armes soient déjà parvenues, mais cela n’est pas à exclure compte tenu de la recrudescence des actions contre les services de sécurité» avant d’ajouter que les services de sécurité doivent désormais déterminer les types d’armes utilisées dernièrement.
«LE RAPPORTEUR DE L’ONU N’A PAS A NOUS DONNER DE LEÇONS»
Réagissant aux dernières déclarations du rapporteur de l’ONU qui a souligné le manque de libertés en Algérie, le ministre de l’Intérieur a estimé que ces propos sont «inopportuns» et cela «ne nous engage absolument pas. «Ceux qui veulent nous donner des leçons doivent bien se garder de le faire. La Constitution algérienne accorde le maximum de libertés qui peuvent ne pas exister dans d’autres pays, des pays qui nous donnent la leçon aujourd’hui. Il s’agit de la liberté de conscience, la liberté syndicale, la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté d’association».
AUCUN NOUVEAU PARTI POLITIQUE AVANT 2012
M. Ould Kablia a écarté tout nouvel agrément de parti politique avant la promulgation d’une nouvelle loi. Celle-ci sera proposée avant les élections législatives prévues avant la fin du second semestre de 2012.
«Le parti qui a attendu des années peut attendre des mois», estime-t-il précisant que plus d’une quarantaine de partis sont en attente d’agrément. Sur son sillage, il a souligné que la révision de la loi sur les partis est «vitale» dans la mesure où celle promulguée en 1990 s’avère «insuffisante» et très «permissive». Explication : «Un parti politique doit avoir un statut permettant un fonctionnement démocratique, des adhérents dans la majorité des wilayas et des dirigeants élus démocratiquement». Toutefois, l’invité de la radio a indiqué que cette nouvelle loi «ne va pas empêcher les partis de se constituer». Mais il a écarté l’agrément de tout parti se réclamant de tendance islamiste. Le parti dissous (FIS) sera-t-il réhabilité ? «La question ne se pose même pas», rétorque le ministre.
UNE LOI ELECTORALE ET UNE AUTRE SUR LES ASSOCIATIONS PLUS DRACONIENNES
Le concept de compatibilité et incompatibilité sera introduit dans la prochaine loi électorale. Ce n’est pas n’importe quel parti qui pourra être autorisé à faire acte de candidature aux élections. «La chose qui va changer par la voie d’une loi organique complémentaire à la loi électorale c’est les mesures de compatibilité ou incompatibilité».
Plus précis, il indiquera que le refus d’une candidature sera justifié pour des raisons professionnelles. Exit donc ceux qui exercent dans les services de sécurité, les magistrats et dans les fonctions supérieures ainsi que dans les activités commerciales ou industrielles. Pour ce qui est des associations, M. Ould Kablia a souligné qu’il est impératif de mettre de l’ordre. «Il y a 80 000 associations mais peu d’impact sur le terrain», déplore-t-il. Sur le code communal, l’intervenant a écarté toute possibilité de retrait du texte de l’Assemblée