M. Boultif P-DG d’Air Algérie : “Le plus important est l’équilibre financier de la compagnie”

M. Boultif P-DG d’Air Algérie : “Le plus important est l’équilibre financier de la compagnie”

Après une première rencontre qui a duré plus de quatre heures lundi passé, sans aboutir à un consensus, la direction d’Air Algérie et les représentants du personnel navigant commercial (PNC) ont convenu de revenir aujourd’hui à la table des négociations autour de la plate-forme des revendications exprimées.

Les deux parties se sont, néanmoins, mises d’accord lundi sur le calendrier des réunions qui devraient se tenir trois fois par semaine (dimanche, lundi et jeudi) en vue de faire aboutir les pourparlers dans les plus brefs délais possibles.

Pour ce deuxième round, il sera notamment question, selon les propos du porte-parole du PNC, M. Yacine Hamamouche, des salaires avec un référant personnel navigant et de la feuille de route validée par l’ex-P-DG de la compagnie. L’actuel P-DG, M. Mohamed-Salah Boultif, qui a affiché dès le début du conflit sa disposition à négocier, en concédant une augmentation de 20% à tous les personnels de la compagnie, estime que le plus important dans les négociations entre les deux parties est la préservation de l’équilibre financier de la compagnie.

Pour rappel, le mouvement de grève du PNC qui a pénalisé quatre jours durant plus de 36.000 voyageurs à travers plusieurs aéroports algériens et étrangers a causé au transporteur aérien des pertes financières de 32 millions de dinars.

H. B.

Le « plus important » dans les négociations entre la direction d’Air Algérie et le collectif du personnel naviguant commercial (PNC) est la préservation de l’équilibre financier de la compagnie, a affirmé hier son P-DG, M. Mohamed-Salah Boultif, qui a réitéré que la proposition d’augmentation de 20 % des salaires de l’ensemble des personnels est « très raisonnable ». « Le plus important pour moi, c’est de maintenir l’équilibre financier de l’entreprise. Je ne peux pas donner à une catégorie déterminée une augmentation salariale supérieure à celle d’une autre catégorie de travailleurs », a souligné M. Boultif dans un entretien à l’APS à la veille de la reprise jeudi des négociations entre la direction d’Air Algérie et le collectif du PNC. « Sinon, ça va flamber », a-t-il mis en garde en allusion à l’effet de contagion que pourraient provoquer des hausses des salaires « inégales » des personnels d’Air Algérie.

Il a mis en avant, dans ce contexte, les possibilités financières de la compagnie, le problème de sureffectif qu’elle connaît (9.400 employés) et la baisse du trafic aérien. « Une augmentation de 20 % des salaires de base de l’ensemble des personnels est très raisonnable », a estimé le P-DG de la compagnie nationale de navigation aérienne, ajoutant que d’ici à la fin de l’année se poursuivra la refonte des statuts des personnels et la hiérarchisation des salaires, selon des ratios internationaux, qui pourrait se traduire également par des augmentations. « Nous allons revoir le système des salaires en le comparant à ceux de compagnies de la dimension d’Air Algérie », a-t-il dit. Il a rappelé aussi que la prochaine tripartite pourrait donner lieu à une augmentation du SNMG qui se répercutera sur les salaires de base. Sur les revendications soulevées par le collectif du PNC (plus de 900 employés), il a rappelé qu’il réclame une augmentation de 106 % sur le salaire de base.

A ce propos, il a relevé que les indemnités pour les personnels de la compagnie sont « plus importantes que le salaire de base ». « Si on applique un pourcentage de 106 %, l’augmentation atteindrait 300 % », a-t-il précisé. Après avoir rappelé que la direction d’Air Algérie a accepté la revendication relative à l’amélioration des conditions de travail, il a en revanche noté que celle concernant la création d’une direction autonome pour le PNC (stewards, hôtesses de l’air) était « irrecevable ». Les personnels naviguant dépendent de la direction des opérations aériennes et la création d’une direction distincte « risquerait d’engendrer des situations conflictuelles ». « D’ailleurs, un tel cas de figure n’est observé dans le règlement d’aucune compagnie aérienne », a-t-il indiqué. Selon les règles établies par l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale), à l’intérieur d’un aéronef, le commandant de bord est le seul patron. « Un steward ne peut pas dire au commandant, je ne dépends pas de vous », a souligné M. Boultif, expliquant que « cela est important même sur le plan de la sécurité ». Le P-DG d’Air Algérie a estimé tout aussi « irrecevable » la demande du collectif du PNC qu’il soit payé sur la base du référentiel appliqué aux pilotes.