Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, a indiqué hier que «les réformes politiques engagées par le Président de la République constituent, pour l’Algérie, une véritable opportunité qu’il n’est pas question de rater».
Invité de l’émission hebdomadaire « Niqat Ala El Hourouf» de Radio Algérie Internationale (RAI), le président du MSP qui a émis le souhait de voir ces réformes aboutir au regard de ce qui se passe dans le monde. Des réformes qui ne feraient qu’aboutir sur l’amélioration du cadre de vie de l’ensemble des Algériens.
Néanmoins, l’homme politique a déploré l’existence de deux discours, « à double vitesse » entre « le message rassurant et porteur d’espoir du Président de la République et la réalité des rouages administratifs ».
De l’avis du leader du MSP, il y a nécessité de réviser la Constitution avant de procéder à toute réforme car selon lui, il y va de la méthodologie. «Le cas contraire serait comme si l’on plaçait une dalle avant sa plateforme», imagera-t-il.
Le président du MSP a jugé impératif d’informer toutes les parties concernées du contenu des différents projets de loi soumis pour amendement dans le cadre de ces réformes. Il s’agit des projets des lois sur les élections, les associations, les partis et du projet de loi organique relatif à l’information.
Concernant l’amendement de la loi électorale, M. Soltani a souligné l’importance de l’amendement de certains articles de la loi en question qui renferme 250 articles, appelant par la même à revoir l’article 170 relatif à la supervision judiciaire du processus électoral pour empêcher toute tentative de fraude ainsi que les articles 163 relatif à la neutralité de l’Administration et 154 relatif à la représentativité des candidats dans les commissions de wilaya.
Aussi, tout en valorisant cette loi M. Soltani a déclaré que les législatives de 2012 seront le premier examen que l’Algérie aura à passer à l’ère des réformes, «un examen dont la réussite est tributaire de la transparence», ne manquera-t-il pas de noter. D’autre part et s’agissant de la position du parti quant à l’article 93 selon lequel les ministres souhaitant être candidats aux élections législatives doivent présenter leur démission trois mois avant la date du scrutin, le leader du MSP qui prône le maintien de cet article, affirmera qu’il faudrait se départir de la vision partisane. M. Soltani qui se dit partisan farouche de la liberté, a indiqué que tout nouveau parti qui sera détenteur d’un agrément est le bienvenu sur la scène politique nationale. «Toute formation qui aura son agrément et répondra aux conditions est la bienvenue dans la scène politique et nous ne pensons pas qu’il y aura désertion des rangs du moment que chacun aura choisi son camp». A une question relative à la possibilité de croissance du nombre des partis islamistes, le leader du MSP répondra : « Je n’ai aucune crainte sur le sujet. Mieux, je souhaiterais qu’il y ait des coalitions politiques ». Cela dit, ajoutera-t-il, « pour atteindre cet objectif, les islamistes devraient dépasser leurs idéologies et aller de l’avant pour le bien suprême du pays ». M. Soltani qui trouve que les résultats de la dernière tripartite bien « en deçà des attentes des citoyens », a qualifié de non-réaliste, le projet de loi du quota de 30% qui devra être accordé aux femmes, soulevant par là même la problématique de son absence des communes, notamment dans les régions intérieures pour des raisons socioculturelles de l’Algérie profonde (il y a lieu de signaler que le nombre de femmes députés siégeant actuellement à l’Assemblée populaire nationale est de 30, alors que le nombre total d’élus est de 389). Par ailleurs, et tout en qualifiant de grand acquis l’ouverture de l’audiovisuel, il estimera que les médias partisans si ils venaient à exister n’auront pas longue vie du fait de le public ciblé est particulièrement restreint.
A quelques mois des joutes électorales, les préparatifs battent leurs pleins au MSP à telle enseigne que c’est l’esprit de compétition qui prime à tous les niveaux.
Soraya Guemouri
