«Le projet Renault-Algérie est en bonne voie», a affirmé, hier, M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, dans une déclaration à la presse en marge de l’inauguration du 1er Salon national inversé de la sous-traitance (SANIST).
Il se réfère, à cet effet, à sa récente visite en France qu’il a qualifiée de «positive» et de «très bénéfique», au cours de laquelle ont été abordés des dossiers particuliers et des perspectives de partenariat. «Les entreprises françaises ont admis les règles juridiques algériennes de l’investissement», a-t-il affirmé en déclarant pour lever toute équivoque sur la question ayant trait à un éventuel amendement de la réglementation régissant l’investissement, «j’avais parlé du climat d’investissement dans les règles juridiques où rien n’est annoncé. La seule chose qui est annoncée aujourd’hui c’est de travailler pour améliorer les règlements de fonctionnement. Mais dans les règles générales qui régissent l’investissement, rien n’est annoncé pour le moment».
M. BOUTEFLIKA A ORDONNÉ D’AMÉLIORER LE CLIMAT DES AFFAIRES
Concernant les négociations avec le constructeur français Renault pour l’implantation d’une usine de fabrication de voitures en Algérie, M. Benmeradi a indiqué que «le dossier Renault est un dossier très lourd.
Il continue à avancer. Les négociations comprennent des aspects technologiques, économiques et commerciaux, a-t-il indiqué, en faisant savoir que des groupes de travail ont été mis en place. Ceux-ci sont en train d’avancer sur l’aspect technologique et commercial, le taux d’intégration et l’aspect économique porte, quant à lui, sur les facilitations et les encouragements que l’Etat algérien peut donner, notamment. «Nous sommes en train d’étudier tout cela point par point pour que le projet soit viable», a-t-il souligné.
Revenant à sa récente visite, Benmeradi explique qu’elle avait pour but de débattre de certaines contraintes, qui ont été, à l’occasion, évaluées dans le sens de bâtir un partenariat avec les entreprises françaises. A ce titre, souligne-t-il, son déplacement à Paris, à l’invitation de l’ancien Premier ministre français et vice-président du Sénat, M. Jean Pierre Raffarin, a constitué une occasion pour rencontrer les représentants de quelque 180 PME françaises intéressées par l’investissement en Algérie.
«Nous avons discuté avec eux. Je leur avais annoncé que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a donné ordre au gouvernement de travailler au cours des prochains mois pour améliorer le climat de l’investissement de manière générale», a-t-il précisé.
L’ALGÉRIE IMPORTE 3 MILLIARDS D’EUROS DE PIÈCES DÉTACHÉES
Sur un autre registre, le ministre de l’Industrie a laissé entendre que l’Etat continuera à soutenir les sous-traitants pour développer un tissu industriel national performant, dans le but de mettre un lien direct entre «les receveurs d’ordre et les donneurs d’ordre» afin de participer à une meilleure intégration de l’industrie nationale.
A cet effet, le gouvernement a pris, a-t-il dit, une série de mesures visant à contribuer au développement de la compétitivité des entreprises de sous-traitance telles que l’augmentation de la préférence nationale dans l’octroi des marchés publics à 25% et la mise en place de mécanismes permettant d’obtenir des projets sous forme de gré à gré. L’Etat a également décidé d’aider les entreprises de sous-traitance, possédant un potentiel, à normaliser et à certifier leurs produits et augmenter ainsi leurs parts du marché, a-t-il dit.
Des aides financières seront également accordées à ces firmes en vue de s’agrandir et de faire face à la demande nationale. «Des chiffres sont avancés çà et là et qui démontrent que nous importons pour 3 milliards d’euros de pièces détachées chaque année. Le groupe Sonatrach reconnaît lui-même que moins de 1% de ses équipements sont fournis par la sous-traitance nationale», a-t-il souligné.
A propos de la réorganisation des guichets uniques au niveau des antennes de l’Agence nationale du développement de l’investissement (ANDI), M. Benmeradi a expliqué que son département ministériel «est en train d’élaborer un dispositif qui permettrait à ces guichets de jouer un rôle et ne plus continuer à être de simples boîtes aux lettres dépourvues de tout pouvoir décisionnel».
Il faut dire que la 1ère édition du Salon national inversé de la sous-traitance, placé sous le haut patronage du président de la République revêt un intérêt économique évident pour le secteur industriel et les services, étant donné qu’il réunira pendant quatre jours les principaux opérateurs économiques nationaux. Cet événement organisé par la Chambre de commerce et d’industrie en partenariat avec le département de l’Industrie est le premier du genre en Algérie.