Les réformes institutionnelles profondes et la gestion déléguée des services publics de l’eau et de l’assainissement dans les grandes agglomérations du pays, ont permis une meilleure disponibilité et une meilleure gestion de cette source vitale, a affirmé jeudi à Oran, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal.
Ces reformes ont été entamées au début des années 2000 et renforcées par des réformes institutionnelles profondes dans le secteur.
Et dans ce même contexte, le ministre a rappelé que pour faire face à ses besoins en eau, l’Algérie a consacré, pour la seule dernière décennie, une enveloppe de plus de 25 milliards de dollars. Et les résultats ne se sont même pas fait attendre, puisque le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal relève que: « Nous avons même dépassé de loin les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés par l’ONU dans ce domaine.
C’est alors que le ministre a montré toute sa satisfaction de l’expérience réussie de gestion de l’eau déléguée par des partenaires étrangers. « Les premières expériences menées à Oran, Alger et Constantine sont des exemples réussis avec des partenaires étrangers », s’est félicité M. Sellal, à l’ouverture d’une journée technique sur « les avancées de la gestion déléguée de l’eau en Algérie ».
D’autre part, le ministre a également tenu à rappeler que la gestion de l’eau demeure, en Algérie un « service public », le ministre a mis l’accent sur les choix portant sur les meilleurs opérateurs publics ou privés en matière de partenariat.
Dans ce cadre, il a invité les entreprises nationales publiques ou privées à participer aux appels d’offres du secteur en groupement avec des sociétés étrangères de renom pour acquérir la compétence technique. C’est donc dans la plus logique des suites que le ministre a insisté sur une « bonne gouvernance » de l’eau et l’importance de sa bonne gestion et distribution « .
De son côté, et en assistant également à ces travaux de cette journée d’étude sur l’eau, le ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, M. Cherif Rahmani, a tenu à saluer la nouvelle approche visant à dépasser les schémas classiques et à reconsidérer les lignes de partage entre les différents partenaires impliqués dans la gestion des ressources en eau. Il note avec satisfaction le fait que « la ville d’Oran n’est plus au rationnement en eau de 1 sur 15 jours, mais s’approvisionne aujourd’hui en continu en H 24, grâce à la « politique fondée sur une conception intelligente des ressources hydriques ».
Par ailleurs, il est très important de signaler que le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a inauguré, à Oran, l’Ecole supérieure de management des ressources en eau (ESMRE) et ce, en marge de la journée technique sur « Les avancées de la gestion déléguée de l’eau en Algérie », ouverte dans la matinée.
Cet établissement de formation, le premier du genre en Algérie, a été mis en place dans le cadre d’un partenariat algéro-espagnol. L’ESMRE doit assurer pour les dix prochaines années, la formation de 3.000 cadres dans la gestion des eaux le traitement, la distribution et le recyclage des eaux ainsi que la prise en charge des infrastructures relevant de ce secteur.
DU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ
De son côté, le président du Congrès mondial de l’eau, M. Loïc Fauchon, qui était également présent à cette rencontre à Oran, a évoqué la jonction public-privé en déclarant, entre autres, que » Cette nouvelle formule a démontré sur le terrain sa totale réussite tant pour les pouvoirs publics algériens que pour notre groupe au sein de la société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seal) ».
Ce qui explique, selon lui, » la reconduction, pour une durée de cinq ans, du contrat nous liant avec l’Algérie et qui va au-delà de la capitale, puisque nous gérerons également la wilaya de Tipaza et des systèmes de production et d’adduction d’eau (Taksebt-Alger et Issers- Keddara) », a-t-il observé.
M. Chossat a mis l’accent, par ailleurs, sur le « transfert entier » du savoir-faire de son groupe au profit de son partenaire algérien. Par ailleurs, on apprend que la méga-station de dessalement de l’eau de mer d’El Magtaa, située à l’est de la commune de Mers El Hadjadj (Oran), sera livrée en septembre 2012.
C’est ce qu’a d’ailleurs annoncé son chef de projet. Les travaux de cet ouvrage d’une capacité de 500.000 mètres cubes, confiés à l’entreprise « Hyflux » de Singapour, seront achevés en septembre 2012, a souligné ce responsable.
Il a ajouté que les travaux de raccordement de la station aux réservoirs de stockage devant alimenter un nombre de communes du Sud de la wilaya d’Oran, seront achevés en juillet 2012. Enfin, et selon le secrétaire général au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Abdelakder Ouali, cinq agglomérations seront créées dans le couloir de transfert d’eau In Salah-Tamanrasset.
Ce projet, qui repose sur le couloir assurant le transfert de l’eau d’In Salah vers Tamanrasset sur environ 750 kilomètres , s’inscrit dans le cadre du « plan d’occupation du territoire » et de « promotion de différents domaines vitaux en milieu saharien, élaboré par l’Etat », a-t-il expliqué. Ce couloir reliant In Salah à Tamanrasset assure le transfert de quelque 100.000 mètres cubes d’eau par jour.
Saïd Ben.