M. Abdelaziz Belkhadem à propos des réformes politiques : «La vraie réforme, c’est celle qui concernera le pouvoir local »

M. Abdelaziz Belkhadem à propos des réformes politiques : «La vraie réforme, c’est celle qui concernera le pouvoir local »

La vraie réforme est celle qui toucherait le pouvoir local dont les charges sont intimement liées au quotidien du citoyen. C’est ce qu’a déclaré hier à Alger le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, lors de son passage, à l’émission, « Opinions et convictions » de la Chaîne III de la Radio algérienne. M. Belkhadem a expliqué que « outre la réforme politique destinée à approfondir la pratique démocratique, la vraie réforme c’est celle qui concernerait le pouvoir local, car c’est celui-ci qui a la charge de régler les problèmes locaux, ce qui renforce la nécessité de trouver des solutions aux contraintes qui se posent à ce niveau-là.»

Pour le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), il s’agit d’abord, de mettre en place des textes de loi, ensuite d’assouplir les procédures et surtout mettre à la disposition des autorités locales des moyens financiers et matériels suffisants.



« Actuellement, nous vivons une décentralisation initiée en 1967 lors de l’élaboration du premier code communal qui a octroyé beaucoup de missions à la commune en tant que cellule de base du pouvoir, et qui se doit de promouvoir l’économie de la commune, et de répondre aux diverses attentes du citoyen sans disposer pour cela de grands moyens », explique-t-il. Sur les 1541 communes que compte le pays, plus de 800 vivent sur le budget de l’Etat, il a mis en évidence l’idée que l’on ne peut demander aux élus locaux de gérer leurs communes, avec une vision décentralisée, tout en les privant des moyens nécessaires.

Toutefois, il a précisé que la décentralisation ne veut pas dire déconcentration, ni régionalisation, ni fédéralisme, mais donner plus d’attributions aux élus locaux jusqu’à la possibilité de pouvoir rester honnête vis-à-vis des électeurs en concrétisant les promesses électorales données.

LG Algérie

Selon M. Belkhadem, il s’agit à la fois de donner des attributions aux élus pour leur permettre de faire face aux attentes des citoyens, et de garder un pouvoir de tutelle pour pouvoir contrôler la gestion financière des communes et éviter le clientélisme.

Le code communal, dont une nouvelle mouture a été récemment adoptée, a renforcé l’élu et a voulu le réhabiliter.»

Concernant, les réformes politiques, notamment dans la loi électorale et la loi sur les partis, M. Belkhadem a souligné qu’elles seront importantes et permettront de créer un climat compétitif entre les partis pour récolter le plus grand nombre de sièges dans les assemblées élues.

Wassila Benhamed

Le SG du FLN s’exprime sur les évènements qui secouent certains pays arabes

«Un nouveau Sykes-Picot se dessine »

Sur les questions internationales, notamment les relations algéro-françaises, il a réaffirmé que le FLN « restait sur sa position », à savoir « exiger de la France officielle des excuses au nom de la France coloniale ». « On ne peut pas engager des relations sereines avec un peuple et avec un Etat quand le devoir de mémoire est oublié, écarté ou occulté », a soutenu le responsable du FLN. D’autre part, M. Belkhadem est revenu sur « les mouvements en cours dans certains pays arabes », soulignant à l’occasion son incapacité à trancher la question de savoir s’il s’agit de « révolution arabe » ou de « manipulation ». « Tout n’est pas blanc et tout n’est pas noir, ce qu’on appelle révolutions arabes est parti comme un feu de brousse au début de cette année et on les imaginait s’étendre inexorablement vers tout le monde arabe, mais la mécanique s’est enrayée après la Tunisie et l’Egypte qui se débattent dans des crises poste révolutionnaires », a analysé M. Belkhadem. « A Bahreïn, le mouvement populaire est réduit à Darae el Djazira, au Yémen, la situation est bloquée par les divisions tribales, en Syrie, le pourrissement continue malheureusement, et en Libye, l’insurrection n’a dû son salut qu’à l’intervention étrangère: s’il n’y avait pas l’Otan on n’en serait pas là », a-t-il encore détaillé. A son avis, « il faut faire la différence entre la volonté des peuples de vouloir changer de régime ou de dirigeants et l’intervention étrangère (car) il est clair qu’un nouveau Sykes-Picot se dessine, et l’histoire retiendra une réalité qui fera toujours grincer des dents, qui consiste en ces changements qui n’ont été possibles que grâce à l’intervention occidentale ». « De par les positions qu’elle exprime et qu’elle défend, l’Algérie n’est pas à l’abri d’un tel scénario et est toujours ciblée même si, au grand dam de ceux qui tentent de déstabiliser le pays, les Algériens n’ont pas mordu à l’hameçon », a encore estimé M. Belkhadem.