Lutter contre l’absentéisme,Ghlamallah mobilise ses imams

Lutter contre l’absentéisme,Ghlamallah mobilise ses imams

Si la lutte anti-corruption pour un développement économique du pays ne relève pas des missions des imams et cheikhs des zaouïas, il n’en demeure pas moins qu’ils ont des rôles à jouer dans «le développement de la culture de citoyenneté».

Intervenant à l’ouverture d’une conférence organisée à Annaba sous le thème «La citoyenneté positive et ses fondements dans le discours religieux», le ministre des Affaires religieuses et des wakfs,



Bouabdallah Ghlamallah, estime que ses imams ont un rôle à jouer dans le développement de la culture de citoyenneté et ont un apport dans l’orientation des citoyens dans leurs rapports avec les affaires du pays. Le premier responsable des Affaires religieuses exhorte à cet effet la communauté des mosquées et des zawiyas à «une bonne implication dans la vie sociale, culturelle et politique». L’appel du ministre des Affaires religieuses ne peut concerner que le prochain rendez-vous des législatives. D’autres communications d’imams et cheikhs des zaouïas autour des thèmes liés notamment à la «Position du citoyen dans la religion et le droit», «La citoyenneté positive et ses fondements dans le discours religieux» et «La mosquée et la matérialisation du concept de citoyenneté» ont souligné la nécessité d’approfondir les valeurs de citoyenneté et d’accomplir le devoir national lors des prochaines échéances électorales. Les intervenants ont souligné unanimement que la citoyenneté est «une culture et une pratique» et que la sauvegarde des droits est «tributaire de l’accomplissement des devoirs». Dans le même contexte, Ghlamallah a indiqué que la citoyenneté positive signifie «l’engagement vis-à-vis du devoir» et «interactivité féconde entre le citoyen et la patrie» pour protéger le pays, valoriser ses ressources et contribuer à sa promotion. Sans contrarier ou sous-estimer les leçons sur la «citoyenneté» données par non religieux, il convient de s’interroger toutefois pourquoi ces même imams qui évoquent «l’interactivité féconde entre le citoyen et la patrie» ne s’expriment jamais à propos des grandes questions en rapport direct avec l’intérêt et le développement du pays. Les concepts religieux du Coran et de la Sunna recommandent que les populations soient gouvernées par la justice et la vérité. Pourquoi ces imams se sont tu au sujet de grands dossiers de corruption et de non transparence révélés par la presse nationale et dénoncés par des organisations de défense des droits de l’Homme. C’est dire que, quelque part, les mosquées et les zaouïas ont tendance à rappeler aux citoyens qu’ils ont des devoirs, surtout lorsqu’il s’agit des élections. Or, une bonne implication de ces acteurs dans la vie sociale, économique et politique, nécessiterait a priori de dénoncer tout ce qui entrave une vie socio-économique digne de ce nom. Là ou les humains auront un climat propice pour progresser sur tous les plans, sans avoir les soucis d’une mercuriale qui montre sa force devant un pouvoir d’achat qui brille par sa faiblesses. Si les imams ne sont pas intervenus pour appeler les gouvernants à revoir leurs copies défaillantes en ce qui concerne la gestion de plusieurs secteurs ayant un lien direct avec le citoyen et l’intérêt du pays comme c’est le cas de l’éducation, l’enseignement supérieur, la santé, le commerce… pourquoi se donnent-ils la peine de donner des leçons de citoyenneté uniquement lors des rendez-vous électoraux ? C’est justement les participations occasionnelles de ces imams qui remettent en question la crédibilité des mosquées…

Par Yasmine Ayadi