En cette journée mondiale du travail, les représentants des syndicats autonomes des différents secteurs d’activité sont unanimes à dire que beaucoup reste à faire en matière syndicale en Algérie.
Malgré leur forte mobilisation dans nombre de secteurs, les syndicats autonomes restent sans existence légale et par ricochet exclus des débats au tour des questions socioéconomiques des travailleurs. Une situation qui met à mal le mouvement syndical et renforce de surcroit le monopole qu’exerce la Centrale syndicale qui demeure le seul et unique partenaire social des pouvoirs publics.
Ceci dit, les syndicats autonomes, à travers leurs luttes, ont réussi à arracher certains droits, notamment au profit des travailleurs exerçant dans la fonction publique. Mais le chemin est encore long. Beaucoup reste à faire en matière syndicale. Les travailleurs espèrent des emplois et des salaires décents devant leur permettre de renforcer leur pouvoir d’achat et aspirent à des conditions de travail moins pénibles, mais surtout être dignement représentés auprès des autorités par des organisations autonomes dont les membres seront élues pour défendre uniquement leurs droits socioprofessionnels.
En cette journée internationale des travailleurs, nous nous sommes rapprochés de certains syndicats pour savoir quelles difficultés se dressent sur leur chemin et quelles sont leurs perspectives pour les jours à venir.
Ainsi, le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane a indiqué que le syndicat qu’il représente œuvre pour « la consolidation de la cohésion sociale, sérieusement ébranlée par l’augmentation inégale des salaires des fonctionnaires ». Il a estimé qu’ « un SMIG de 50 mille DA ne fera que rendre espoir à des milliers de fonctionnaires ». Pour y arriver, il dira que « nous luttons inlassablement pour la préservation des acquis des travailleurs et l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles ».Par là, il lance un appel aux autorités pour le « respect des libertés syndicales et citoyennes ». Une situation qui nécessite, selon lui, « un corps de l’éducation doté de moyens adéquats à la noble mission assignée aux enseignants». Car, « l’école publique de qualité garantira un enseignement moderne », a-t-il précisé.
Le long travail effectué par le Snapest, dira en outre, « a permis d’établir une stratégie de partenariat responsable en s’engageant dans le monde syndical » et « suite à cette lutte réfléchie et sans précipitation dans la construction d’un syndicat fort et autonome, le Snapest a choisi le 2 mai pour la tenue de son conseil national ordinaire », a-t-il annoncé.
De son côté le chargé de communication du Cnapest-E, Massaoud Boudia, considère que « le champ syndicale en Algérie a été rétrécit », estimant que le syndicat n’est pas encore été considéré réellement comme un partenaire social. En effet, quoique que le CNAPEST ait réussi à s’élargir aux trois paliers de l’éducation (primaire, moyen et lycée), il demeure toujours loin de ces objectifs. Cela s’explique, selon lui, par le fait que les autorités n’ont pas encore répondu à leurs doléances, à savoir, « la facilitation du travail pour les employés, la révision de la politique salariale qui n’est plus adéquate avec la situation économique actuelle», a-t-il expliqué.
Le syndicat autonome des Postiers (Snap) espère qu’après les élections présidentielles, le gouvernement leurs accorde enfin l’agrément tant attendu. Selon son président, Mourade Nekkache, « plusieurs acquises ont été enregistrés durant cette année à savoir la révision de la grille des salaires des postiers et les rappels rétroactifs depuis 2008», mais le chemin est encore long.
Khelifa Litamine