L’étau se resserre de plus en plus sur les producteurs et importateurs de médicaments qui n’ont pas honoré leurs engagements, et surtout les laboratoires, qui sont poursuivis pour surfacturations de matières premières de médicaments.
Après le retrait d’agréments à quatre importateurs de médicaments en raison du non-respect du programme d’importation signé le 15 novembre dernier, le ministre de la Santé, de la Population, et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès a indiqué avant-hier à Oran, en marge d’une rencontre régionale inhérente aux préparations des prochaines élections législatives, que quatre autres nouveaux dossiers d’opérateurs de pharmacie sont à l’étude pour évaluer leurs engagements contractés en novembre dernier dans le cadre du programme d’importation de médicaments.
Le ministre de la Santé, avait indiqué lors d’une rencontre d’évaluation du programme 2012 d’importation de médicaments, tenue fin avril dernier à Alger, que les opérateurs incriminés n’avaient pas «respecté» leurs obligations dans les programmes d’importation adoptés en novembre dernier et étaient «absents du marché du médicament» aussi bien sur le plan de l’importation que celui du stockage.
Certains importateurs ont produit des arguments valables pour justifier leur retard et se sont engagés à acquérir leur quota en mai prochain, avait affirmé M. Ould Abbes, ajoutant que le ministère se chargera, dans les prochains jours, de l’achat des médicaments inscrits au titre de la quote-part des opérateurs défaillants qui «sont exclus définitivement de la liste des importateurs».
Les médicaments qui devaient être importés par les opérateurs défaillants sont surtout «essentiels» et représentent 1% du programme d’importation, avait indiqué le ministre lors de la rencontre d’évaluation du programme 2012 d’importation des médicaments, tenue fin avril dernier à Alger.
S’agissant de personnes impliquées dans des affaires de surfacturation de médicaments, le ministre a déclaré en janvier dernier, qu’ils seront sanctionnés. Le premier responsable dans cette affaire c’est le géant français Sanofi Aventis, leader des ventes de médicaments en Algérie. Son directeur générale de Sanofi Algérie, a été poursuivi par la justice pour surfacturation de matières premières à la suite d’une plainte des douanes.
Ce dernier a été condamné mercredi dernier, à un an de prison avec sursis par le tribunal d’Alger.
La filiale du laboratoire pharmaceutique français a également écopé d’une amende de 2 milliards de dinars, soit 20 millions d’euros environ.
Par ailleurs, le procès en appel des deux des ex-directeurs généraux, respectivement de Biotic, filiale de Saidal, Zaâouani Rachid, et Benmichiche Fouzi du Solupharm, a été renvoyé au 24 mai prochain.
Rappelons que le ministre de le Santé avait accusé, le 30 décembre dernier, à l’Assemblée populaire nationale certains importateurs d’avoir «spéculé sur les prix de certains médicaments et dilapidé l’argent du peuple à travers des surfacturations estimées à 94 millions de dollars en 2011».
Mohammed Zerrouki