Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a annoncé, ce samedi, la publication d’un guide de prise en charge des femmes et filles victimes de violences. Ce document, disponible sur la page Facebook officielle du ministère, propose des mesures concrètes pour prévenir les agressions, faciliter les signalements et assurer un accompagnement global des victimes.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par une hausse des témoignages sur les réseaux sociaux, où des femmes diffusent des vidéos montrant les violences qu’elles subissent dans les espaces publics.
Un engagement institutionnel encadré par la loi
Le guide s’inscrit dans le cadre des engagements constitutionnels de l’Algérie en matière de protection des femmes contre les violences, et s’appuie sur une série de lois visant à garantir leur dignité et leurs droits. Il rappelle notamment l’obligation faite aux professionnels de santé, par la loi n°11-18 du 2 juillet 2018, de signaler tout cas de violence observé dans l’exercice de leurs fonctions.
Le ministère met à disposition plusieurs moyens pour signaler les violences : numéros gratuits de la police, application “Allo Chorta”, numéro 10-55 de la gendarmerie, plateforme électronique de la justice (nyaba-e.justice.dz), ainsi que le numéro vert 10-26 relevant du ministère.
Une prise en charge globale : hébergement, soutien et réinsertion
Au-delà du signalement, le guide propose une approche globale de la prise en charge. Il prévoit l’hébergement des femmes en danger dans des structures comme les Diars Errahma, l’accès à des services de médiation familiale, un accompagnement psychologique et juridique, ainsi qu’un appui religieux à travers la plateforme “Fatwas des savants d’Algérie”. Des dispositifs économiques sont également mis en avant : le fonds de pension alimentaire, le fonds de soutien aux victimes de traite des êtres humains, ou encore l’allocation de solidarité.
Enfin, des plateformes numériques de conseil psychologique et des soins médicaux spécifiques sont accessibles, notamment via les centres de santé mentale, afin d’accompagner les femmes souffrant de traumatismes à long terme.