Les Américains estiment que la menace terroriste en Algérie est au même niveau qu’en Syrie, Libye, Mali, Liban, Nigeria, Yémen et Afghanistan.
Le groupe de réflexion américain Rand, dont les analyses sont très influentes aux Etats-Unis, vient de mettre en évidence un rapport de 100 pages dans lequel il souligne que l’Algérie fait face à de graves menaces terroristes, appelant le Pentagone auquel a été transmis ce même document d’élaborer une nouvelle stratégie visant à revoir sa coopération de lutte antiterroriste avec l’Algérie.
Pour ce groupe de réflexion, la menace terroriste en Algérie est au même niveau qu’en Syrie, Libye, Mali, Liban, Nigeria, Yémen et Afghanistan. Le rapport ne cite pas, cependant, l’Irak et la Tunisie! Dans son rapport, Rand aborde le nombre de terroristes actifs et les 58 réseaux mobilisés par la nébuleuse Al Qaîda au Maghreb islamique indiquant que la stratégie actuellement apposée par la Maison-Blanche doit impérativement être matérialisée par des interventions directes dans les pays menacés. Cette approche serait-elle une allusion faite à l’égard de l’Algérie à l’instar des autres pays en crise? Dans ce cas, le Pentagone serait-il en mesure d’oser intervenir sur le sol algérien? Pour les stratèges, il s’agit là d’une hypothèse démesurée.
Cependant, le même rapport de Rand demande le renforcement de la coopération avec l’Algérie comme un deuxième dénouement, préconisant une nouvelle stratégie, d’autant plus que les réseaux terroristes affiliés à Al Qaîda sont soutenus financièrement par certains pays du Golfe. Pour ce groupe de réflexion, la Syrie s’est transformée en un véritable lieu de prédilection pour les groupes terroristes. L’on en compte au moins 10.000 dont 1500 Européens. Une partie de ces terroristes est plutôt soutenue par les USA qui n’ont jamais caché cette vérité à vouloir assister ce qu’ils appellent «l’opposition juste».
Ce centre de réflexion américain qui semble avoir fait une autopsie exhaustive du terrorisme dans le monde, avait en 2008 signifié qu’ «il n’y a aucun solution au terrorisme sur le champ de bataille», soulignant que la force militaire bute sur, souvent, «l’effet inverse» en attisant l’hostilité des populations, fournissant ainsi un réservoir de recrues aux terroristes». Rand Corporation qui relève «une augmentation des actions d’Al Qaîda dans un rayon plus large», juge que «la stratégie américaine de guerre contre le terrorisme n’a pas réussi à affaiblir la nébuleuse terroriste».
C’est de là que ce groupe de réflexion préconise un combat sur deux fronts. «Mettre l’accent sur la solution policière contre Al Qaîda dans le monde, préconisant à Washington d’augmenter les budgets de la CIA et du FBI et de cibler les principaux ‘noeuds » de la toile islamiste, qu’il s’agisse de centres de décision, de communication, de bases de soutien ou de financement avec la mise hors d’état de nuire des chefs des réseaux, avec les règles qui s’imposent dans un Etat de droit.»
Le rapport intervient comme une mise au point des propos tenus par certain responsables militaires américains à l’image de David Rodriguez qui soulignait devant le Congrès américain que «l’Algérie est le leader régional» qui dispose «des capacités permettant de coordonner les efforts des pays du Sahel face aux menaces à la sécurité transnationale». David Rodriguez a tenu ces propos devant la commission des forces armées du Sénat, lors de son audition préalable à la confirmation de sa nomination, proposée par le président Barack Obama, pour remplacer le général Carter Ham au poste de commandant de l’Africom.