Un guide de techniques de lutte contre l’ensablement et de fixation des dunes mobiles dans le sud du pays va être élaboré pour assurer l’entretien du réseau routier de cette région
Un guide de techniques de lutte contre l’ensablement et de fixation des dunes mobiles dans le sud du pays va être élaboré pour assurer l’entretien du réseau routier de cette région, a appris l’APS auprès de la directrice du développement routier auprès du ministère des Travaux publics, Hasnia Faci.
À cet effet, un appel d’offres national pour la réalisation d’une étude visant le développement des techniques de lutte contre ce phénomène a été récemment lancé par ce ministère. Cette étude permettra d’identifier toutes les techniques existantes en matière de lutte contre l’ensablement, puis choisir la méthode la plus efficace et la moins coûteuse pour la mettre en pratique dans les opérations d’entretien du réseau routier dans le Sud, qui fait face, parfois, à des dunes dépassant les 30 mètres.
Aves ses effets socio-économiques négatifs, l’ensablement des routes peut provoquer des interruptions de la circulation routière qui peuvent conduire à isoler toute une région et sa population, avec son lot de risques d’accidents routiers, en dépit des précautions prises dans la conception et la réalisation des routes qui n’éliminent malheureusement pas ce risque.
D’ailleurs, ce phénomène constitue le problème majeur auquel les services d’entretien de la région sont confrontés, souligne Mme Faci, expliquant que les solutions à envisager nécessitent la mise en place de méthodes qui consistent à éradiquer la source du problème et à favoriser les actions en amont. Jusqu’à maintenant, les services d’entretien recourent souvent aux engins chargeurs ou aux fraiseuses pour le désensablement des routes, alors que l’objectif souhaité est de «stabiliser» les dunes mises en mouvement pendant les périodes des vents de sable, qui varient entre 2 et 7 jours par mois. Outre les engins, les méthodes utilisées portent sur l’implantation d’arbres qui supportent la sécheresse et l’aridité sur les bordures des routes, ainsi que sur le boisement et la mise en place de brise-vent appelés «lafrag», composés notamment de branches de palmiers.
Mais toutes ces opérations d’endiguement de l’ensablement relèvent de l’entretien, sans compter leurs coûts onéreux et la nécessité d’interventions permanentes, alors que l’intervention souhaitée est qu’elle se fasse d’une manière périodique. C’est pourquoi la lutte contre ce phénomène, à travers cette étude, va s’inscrire dans le cadre d’un plan de protection globale «qui comprendra l’investigation dans les causes de l’ensablement, le développement de techniques économiques et écologiques efficientes ainsi que le traitement de la dynamique éolienne et les nappes sableuses pour limiter leurs mouvements», précise la même responsable. Ce prochain guide sera mis à la disposition des gestionnaires des infrastructures routières dans le Sud pour les aider à assurer le suivi et la surveillance des flux des dunes et à former des agents chargés de l’entretien.
Le compactage à sec pour faire face à la rareté de l’eau
Parallèlement à cette étude anti-ensablement, une autre étude a été lancée pour faire face à la rareté de l’eau dans la réalisation des infrastructures routières dans le Sud. Intitulée «Compactage des routes à faible teneur en eau», cette étude permettra de développer la technique de compacter le remblai sans y rajouter de l’eau, appelée également «le compactage à sec».
«Le compactage du remblai, lors de la réalisation des routes, nécessite des quantités importantes d’eau qui est très rare dans le Sud. Ce qui rend la tâche difficile pour les entreprises et augmente également les coûts de réalisation des projets», relève la même responsable.
Selon elle, dans certains chantiers, «nous ne trouvons pas d’eau après des opérations de forage, ce qui nous oblige de la ramener d’endroits situés à plus 500 km». Mais avec de telles longues distances, le volume d’eau transporté se réduit de 50% en raison de la forte évaporation en cours de route, engendrée par les grandes chaleurs. Pour résoudre ce problème, notamment dans les zones très éloignées, et diminuer les coûts de réalisation des projets, les services du même ministère optent pour la technique du compactage à sec, laquelle a déjà fait ses preuves ailleurs.
Il s’agira de compacter le sol avec la teneur en eau propre aux matériaux utilisés sur place. Cette étude entre dans le cadre de la stratégie du secteur dans cette région du pays, qui vise non seulement à y développer le réseau routier, mais aussi à encourager les entrepreneurs à réaliser ce genre de projets, car la rareté de l’eau désintéresse les entreprises de réalisation à aller travailler dans le Sud. Quant au délai de finalisation de l’étude de lutte contre l’ensablement et de fixation des dunes mobiles et celle de compactage à sec, il a été fixé à 24 mois.