Le ministère français des Affaires étrangères annonce qu’«un groupe d’action antiterroriste (créé à l’initiative de la France durant sa présidence du G8 en 2003) se réunira à Bamako
Quelques jours après la tenue à Alger de deux réunions portant sur la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, et sachant que l’Algérie défend toujours sa position concernant le refus de toute ingérence étrangère en Algérie, la France a apparemment décidé de se donner un rôle «principal» dans la gestion de cette lutte, surtout que cinq de ses ressortissants sont toujours détenus par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)
. Toutefois, la situation de ces ressortissants n’est pas le seul mobile puisque les enjeux économiques en Afrique sont énormes, au point où Paris a peur de perdre sa place face à l’invasion sino-américaine.
Dans ce cadre, le ministère français des Affaires étrangères annonce qu’«un groupe d’action antiterroriste (créé à l’initiative de la France durant sa présidence du G8 en 2003) se réunira à Bamako les 13 et 14 octobre, pour étudier le renforcement des capacités des pays du Sahel contre la menace terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)». Selon l’AFP, «la France participera à la réunion du Counter-terrorism Action Group à Bamako». C’est ce qui a été déclaré par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.
Interrogé lors d’un point de presse sur cette réunion, dont avait fait part une source diplomatique dans la capitale malienne, il a expliqué que ce groupe vise le «renforcement des capacités des pays de la région à lutter contre le terrorisme», ajoutant que «la France plaide depuis longtemps pour un engagement accru de ceux-ci et un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel». En tout cas, c’est le but affiché puisque, avant tout, le groupe du G8 cherche à préserver ses intérêts économiques dans la région.
Avec les prises d’otages qui prennent de l’ampleur, puisque c’est un moyen de financement efficace pour le terrorisme, la présence économique de ses pays dans la région est apparemment «menacée».
Il faut souligner qu’Alger défend toujours le fait que la situation au Sahel est une affaire des pays de la région, tout en dénonçant le payement des rançons et la mise en liberté des terroristes en échange des otages, comme ce fut le cas avec l’otage français libéré suite aux pressions françaises sur le Mali de libérer quatre terroristes, dont deux Algériens revendiqués par l’Algérie.
Toutefois, il y a quelques jours une dépêche de l’AFP citant une source malienne parlait de la possibilité d’élargir la coalition de lutte contre le terrorisme au Sahel à notamment le Maroc, la Libye et le Tchad. La même source évoquait aussi des divergences entre les pays qui composent cette coalition (Algérie, Niger, Mali, Mauritanie), notamment après que le chef d’état-major Gaïd Salah avait appelé ces pays à tenir leurs engagements.
Juste après, le président malien a déclaré que son pays est «victime» et l’ancien ministre des Affaires étrangères mauritanien, Ahmedou Ould Abdalla a déclaré la semaine dernière à Paris que l’Algérie «peut faire plus» pour la coopération régionale face à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) au Sahel et doit «se montrer plus patiente» avec ses voisins du Sud.
Pour rappel, la dernière réunion qu’a récemment abritée Alger a été consacrée à la création d’un centre du renseignement pour contrer le terrorisme dans le Sahel.
Par Nacera Chenafi