L’ancien vice-président américain Dick Cheney a plaidé hier, après l’élimination d’Oussama Ben Laden par un commando américain, pour un retour aux techniques d’interrogatoires musclées instaurées par l’administration Bush pour lutter contre le terrorisme.
Un autre membre important de l’équipe de George W. Bush, l’ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, a fait des déclarations similaires.
Interrogé sur la chaîne de télévision Fox News, M. Cheney a rappelé que plusieurs responsables du renseignement avaient assuré que « certains des premiers indices » qui ont finalement conduit jusqu’à la cache du chef d’Al-Qaïda au Pakistan provenaient d’informations obtenues notamment de suspects soumis à la simulation de noyade, considérée par beaucoup comme une forme de torture.
« Ils ont tous dit d’une manière ou d’une autre que le programme d’interrogatoires poussés avait joué un rôle », a déclaré M. Cheney au cours de l’émission « Fox News Sunday ». « Mon sentiment est que cela y a probablement contribué, de même que d’autres facteurs », a-t-il dit.
Interrogé sur l’opportunité de rétablir ce programme interdit par Barack Obama au lendemain de son entrée à la Maison Blanche si les Etats-Unis venaient à capturer un important suspect dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il a répondu : « Oui, je plaiderais pour qu’il soit rétabli ».
Dick Cheney a ainsi pris la suite de nombre d’anciens responsables de l’administration Bush qui n’hésitent pas depuis une semaine à réclamer qu’on attribue le crédit de la mort de Ben Laden à cette administration.
Pour lui, la simulation de noyade n’est pas une technique de torture. « Dire que c’est de la torture est faux », a-t-il affirmé, ajoutant que la simulation de noyade et d’autres méthodes coercitives « sont utilisées dans le cadre de l’entraînement de nos troupes depuis des années ».
Donald Rumsfeld a soutenu une position similaire à celle de Dick Cheney au cours de l’émission « Face the Nation » de la chaîne CBS.
Selon trois anciens directeurs de la CIA, a relevé l’ancien secrétaire à la Défense, des suspects soumis à la simulation de noyade par les interrogateurs de la CIA ont fourni « une part importante de nos connaissances sur Al-Qaïda ».
« Je pense qu’il est clair que ces techniques que la CIA a employées ont marché. Et les avoir supprimées et interdites est sans doute, à mon avis, une erreur », a-t-il dit.