Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a appelé, jeudi, les partenaires sud-américains à apporter leur plein appui à la stratégie conjointe pour la paix et la sécurité développée par l’Algérie et ses voisins de la zone sahélo-sahélienne.
Intervenant devant les participants aux travaux du Forum de partenariat Afrique-Amérique du Sud, le ministre délégué a soutenu que «cette coopération, ouverte depuis la conférence d’Alger de septembre 2011 au partenariat international, illustre parfaitement la volonté commune de combattre sans relâche le terrorisme et ses différentes manifestations en vue d’asseoir la stabilité et la paix dans la région du Sahel et du continent dans son ensemble».
«Nous ne doutons pas, a-t-il souligné, que nos partenaires sud-américains apporteront leur plein appui à cette initiative, d’autant qu’elle couvre dans son champ d’action des interrelations entre les groupes terroristes et les réseaux de trafic de drogue, d’armes et toutes les autres formes de criminalité transnationale organisée». Les deux continents qui sont confrontés à relever des défis semblables à bien des égards sont appelés à conjuguer leurs efforts pour lutter contre la crise économique et financière mondiale. Selon Abdelkader Messahel, «la crise économique et financière mondiale, qui ne cesse de secouer toutes les régions du monde, nous conforte dans notre conviction d’œuvrer de concert à approfondir et renforcer notre solidarité et conjuguer nos efforts face aux défis qu’elle induit sur nos économies». Dans ce cadre, il estime que le partenariat Afrique-Amérique du Sud «reflète notre attachement à la coopération sud-sud», relevant que celui-ci «se présente sous des auspices favorables», du fait que «nos deux régions connaissent depuis près d’une décennie des taux de croissance appréciables» et qu’elles «sont décidées à poursuivre et à accentuer leurs efforts pour relever les défis du développement et assumer la place qui leur revient légitimement dans la nouvelle architecture des relations internationales». C’est cette vision, a-t-il poursuivi, que « le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait exprimée lors du sommet de Margarita (Venezuela)». Sur les résultats du sommet de Margarita, qui a identifié huit domaines de coopération constituant des priorités pour le développement des deux régions (la paix et la sécurité, l’agriculture, l’éducation, les affaires sociales et le sport, les sciences et les nouvelles technologies y compris les TIC, le commerce et les investissements, les infrastructures, les transports et l’énergie), Abdelkader Messahel a souligné qu’«il nous appartient d’accélérer nos efforts pour l’identification et la mise en oeuvre de projets et programmes concrets». Il assure, dans ce contexte, que «les pays d’Amérique du Sud, qui disposent d’un savoir-faire reconnu dans diverses activités économiques, sont disposés à accompagner les efforts de développement de l’Afrique à travers le transfert et le partage de ce savoir», indiquant que «l’objectif ultime des échanges interuniversitaires soutenus dans le domaine de la formation, de l’éducation et de l’enseignement supérieur demeure le renforcement des capacités africaines en matière technologique et scientifique indispensables à la prise en charge efficace des défis de développement de l’Afrique». Selon lui, «la vision consacrée par le programme NEPAD de l’Union africaine, fournit un cadre de référence pour mieux cibler et orienter les programmes de partenariat entre nos deux régions». Evoquant la question sensible des changements climatiques, Abdelkader Messahel a rappelé que les effets induits « affectent de manière disproportionnée le continent africain dont la part dans les émissions de gaz à effet de serre est marginale » et « compromettent sérieusement nos efforts de développement», estimant d’autant plus paradoxale, que «nos deux régions recèlent les deux plus importants poumons de la planète que sont les forêts tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud, ce qui nous place en position de contributeurs nets à la préservation des grands équilibres écologiques de notre planète». Il appelle dans ce sillage, à «œuvrer à une convergence de nos positions afin de peser ensemble de manière plus effective sur le cours des négociations concernant l’avenir climatique de la planète». Il a, par ailleurs, estimé que « l’Afrique est en droit d’être représentée au sein du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, conformément au consensus d’Ezulwini», de même qu’elle «revendique légitimement une participation accrue dans les institutions de Bretton Woods».
Par : Sadek Belhocine