Mise en place d’un centre qui devrait permettre à l’Algérie de collaborer avec l’Onusida et qui aura pour mission l’identification des axes de coopération Sud-Sud dans le domaine de la prévention, de lutte et de soins en Afrique.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, et le directeur exécutif du Program-me commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida), M. Michel Sidibé, ont procédé hier à Alger à la signature d’un protocole d’accord sur la mise en place d’un centre africain de recherche et de lutte contre le sida. Lors d’une conférence de presse animée conjointement avec M. Michel Sidibé, le ministre a déclaré que «ce centre qui sera unique en Afrique sera opérationnel et installé en 2013 dans la wilaya de Tamanrasset». Selon lui, ce centre qui devrait permettre à Algérie de collaborer avec l’Onusida aura pour mission l’identification des axes de coopération Sud-Sud dans le domaine de la prévention, de lutte et de soins en Afrique. La future infrastructure sera ainsi un pôle d’excellence regroupant des chercheurs africains, européens et américains qui travailleront en coopération avec l’Onusida. Le partenariat entre l’Algérie et l’organisme onusien sera axé notamment sur l’échange d’informations sur la situation de l’épidémie au niveau africain, l’adop- tion d’une stratégie d’information en la matière de lutte contre le sida, et la restructuration du mouvement associatif.
L’engagement de l’Algérie a été réitéré par le président du Conseil de la nation au nom du Chef de l’Etat. De son côté, M. Sidibé a exprimé sa satisfaction quand à l’engagement de l’Algérie dans la lutte contre le sida, même si, a-t-il dit il y avait un seul Algérien infecté. «L’Algérie a augmenté de 100% le budget de lutte de contre le sida durant les trois dernières années, ce qui fait d’elle un des très rares pays en Afrique qui ne connaisse pas une dépendance financière de l’extérieur. 93% des ressources de la lutte contre le sida proviennent du budget algérien», a-t-il déclaré, avant d’ajouter: «L’Algérie fait partie des premiers pays qui ont introduit la gratuité aux médicaments et aux soins, et cela démontre d’une façon significative l’avancement du pays en matière de lutte contre le sida». Il a aussi félicité l’engagement du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et de tous les acteurs de la société civile qui travaillent pour qu’il y ait une stratégie cohérente avec une vision sociale très importante. Il a expliqué que «1,8 million de personnes décèdent annuellement des suites de cette maladie en Afrique, tandis que 390.000 enfants africains naissent avec le virus du sida chaque année. Pour une lutte plus efficace contre ce fléau, il a exhorté les pays africains à lutter et contrôler également les facteurs de risques de transmission, tels que la toxicomanie, la prostitution et l’homosexualité, qui pourrait réduire de 20% le nombre d’infections. En matière de prise en charge le ministre a mis l’accent sur la nécessité de produire localement les médicaments afin, a-t-il dit, de sortir de la dépendance des grands pays producteurs. Selon M. Ould Abbès, cet objectif entre dans le cadre de 30 projets déjà remis au Président de la République. Il a expliqué que «80% de la matière première des médicaments provient de la Chine et de l’Inde». Il a ainsi promis qu’en 2014 «l’Algérie aura une base assez solide pour un meilleur avenir dans le domaine du médicament».
Wassila Benhamed
Le directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé, le professeur Ismaïl Mesbah, a déclaré dimanche soir, lors d’une rencontre avec les acteurs du domaine qui a regroupé entre autres des professionnels de la santé et des acteurs du mouvement associatif, qu’ «à décembre 2011, le Laboratoire natio- nal de référence a enregistré, depuis 1985, un nombre de
1 272 patients au stade du sida maladie et de 5 525 patients séropositifs asymptomati-ques». Il a ajouté que la riposte nationale multisectorielle a permis d’introduire une équité dans l’accès à la prévention, au dépistage, aux soins et aux soutiens attendus, de maintenir une faible prévalence (0,01%) dans la population active et d’affirmer que l’épidémie VIH/SIDA demeure peu active et concentrée dans les populations les plus exposées au risque.
W.B.
M. Michel Sidibé salue la contribution du ministère des Affaires religieuses et du Wakf à la lutte contre le SIDA
A l’issue de l’audience que lui a accordée le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, M. Bouabdellah Ghlamallah, au siège du ministère, M. Sidibé a salué «le rôle positif» du ministère des Affaires religieuses dans l’orientation et la sensibilisation à la lutte contre cette maladie, à travers la mobilisation des imams et des éducateurs religieux. «Sans l’implication des secteurs des affaires religieuses et de la culture, il serait difficile d’assurer le traitement nécessaire aux séropositifs», a-t-il estimé, soulignant le rôle fondamental de la religion et de la culture dans la lutte et la prévention contre le sida. M. Bouabdellah Ghlamallah a pour sa part affirmé que son département ministériel contribue depuis 2003 à la lutte contre le sida au niveau national, aux cotés du ministère de la Santé et des organisations spécialisées de l’ONU, précisant que la contribution du ministère consistait essentiellement à lutter contre la propagation du VIH. Le ministre a souligné l’importance de la prévention des différentes catégories contre le caractère dangereux de cette maladie, outre la lutte contre d’autres fléaux, à l’instar de la toxicomanie, tout en saluant le rôle des mourchidate dans la sensibilisation des femmes.
Il y a lieu de noter que le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, a reçu hier le directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), M. Michel Sidibé, en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, où il a été question du soutien au Programme (ONUSIDA) visant à lutter contre la propagation du sida, notamment dans les pays africains. Il a été également question d’asseoir les bases d’un partenariat effectif entre l’organisation onusienne et l’Algérie afin de produire et distribuer les médicaments destinés au traitement de cette maladie et mettre un terme à sa propagation.
W. B.