Le 1er décembre est la journée internationale de lutte contre le SIDA. Cette année, les autorités algériennes compétentes ne sont pas restées silencieuses sur le sujet comme c’est d’habitude le cas.
Les Algériens croient encore que cette maladie est une punition divine pour des gens qui sont sortis du droit chemin, les drogués, les prostituées et les époux infidèles. C’est une maladie sale parce que sexuellement transmissible, ou par le biais des seringues que s’échangent les drogués. Cette mentalité était celle des occidentaux dans les années 1980, quand on ne savait encore rien de la maladie.
Aujourd’hui, après trente ans de recherche et alors que les tri-thérapies donnent une véritable lueur d’espoir aux malades, il n’est pas normal que des personnes potentiellement atteintes par le SIDA aient honte d’aller se faire dépister auprès des services de santé, alors qu’il en va de leur vie et de celle des personnes qu’elles pourraient contaminer.
Le tabou sur le SIDA doit être levé dans notre société.
Non, le SIDA n’est pas une maladie de « dégénérés » : de nombreuses personnes ont été contaminées tout bêtement chez le dentiste, ou chez le coiffeur, parce que les instruments coupants n’avaient pas été stérilisés. Or le SIDA se transmet par le sang, quand du sang contaminé pénètre dans une plaie ouverte.
Oui, des personnes mariées, fidèles, qui n’avaient rien demandé à personne, ont été contaminées par leur conjoint infidèle qui n’avait pas pris la précaution de mettre un préservatif au cours de leur rapport adultérin.
Non, il ne suffit pas de toucher une personne séropositive pour tomber malade nous aussi. Il faut être en contact avec certains fluides du corps : sang, sperme,…
Oui, le préservatif, porté systématiquement pour chaque rapport sexuel à risque, reste la meilleure façon de se protéger contre le SIDA.
Oui, il faut que le Ministère de la Santé rende le dépistage du SIDA et les soins beaucoup plus accessibles et surtout beaucoup moins culpabilisants. Les malades potentiels ont souvent honte de s’ouvrir de leurs craintes aux professionnels de santé.
Des efforts sont faits dans le sens d’une meilleure prise en charge de la maladie, notamment grâce à l’ouverture de centres où le dépistage peut être fait de manière gratuite et anonyme. Mais il reste encore beaucoup à faire pour informer le grand public pour lequel de nombreuses fausses idées persistent.
Or, mieux informés, nous sommes mieux protégés. Il s’agit de ne plus « faire l’autruche » mais de regarder cette maladie en face pour mieux s’en prévenir.
Le SIDA est passé de maladie mortelle à maladie chronique, notamment depuis la découverte il y a quelques années des tri-thérapies (combinaison de trois médicaments qui bloquent l’évolution de la maladie), mais nous devons nous protéger, notamment et surtout en utilisant systématiquement un préservatif lors de rapports à risque.
Soyez responsable et allez chercher l’information concernant le SIDA, notamment sur le siteonusida.org. Parlez de cette maladie avec vos amis, vos enfants, votre famille,… C’est aussi une façon de les aimer et de les protéger.
Le personnel de la Radio Chaîne III s’est d’ailleurs uni pour réaliser un spot vidéo pour la lutte contre cette maladie, une jolie chanson et un joli clip que nous vous laissons découvrir ici.