Le phénomène du commerce informel est devenu la seule rentabilité pour une certaine catégorie de la société algérienne. Des commerçants, rencontrés au lotissement Michel (Saint-Yves, avant la Protection civile) et à la cité Hayet de la commune de Gué de Constantine, dénoncent les fausses promesses des responsables locaux et déclarent qu’ils n’ont d’autre choix que d’installer leurs chariots et leurs tables, afin de gagner leur journée.
Ce fléau s’est enraciné dans la société, bien que les autorités aient annoncé que toutes les mesures ont été prises pour mettre fin au commerce informel. Plusieurs opérations ont été menées par les services de police, mobilisant des dispositifs sécuritaires sur les lieux, mais les commerçants reviennent toujours à la charge.
C’est le jeu du chat et de la souris entre la police et ces commerçants. Le plan de nettoyage de la capitale et autres grandes villes mis en place par les pouvoirs publics contre le phénomène du commerce informel ne tient pas la route.
Dans certains quartiers de la capitale, les opérations visant à éradiquer ce phénomène n’ont pas réussi. En effet, à Kouba, au marché des 150 logements, les commerçants informels rencontrés sur les lieux, sont chassés par la police, mais finissent toujours par revenir à leur place.
«Dès que les policiers se présentent, on s’enfuit. Mais on revient toujours, car on n’a pas d’autre choix», dénoncent-ils. Et d’ajouter : «On a déposé des demandes au niveau de l’APC, mais pour le moment rien n’a été fait.
Ce ne sont que de fausses promesses qu’on nous donne à chaque fois ; ils se moquent de nous», se désolent-ils. Et d’ajouter : «On se moque de la saisie de notre marchandise, on risque toujours la prison, mais on est obligé de travailler». Même constat, au marché de la cité Hayet, les marchands de fruits et légumes, pour leur part, ont réinstallé qui son camion, qui sa «table», à l’endroit même d’où ils avaient été chassés.
Un commerçant rencontré sur place, a affirmé qu’il n’a pas d’autre choix, et est prêt à prendre le risque. «Je suis obligé de m’installer et de vendre ma marchandise. Je suis père de deux enfants et c’est la seule ressource pour ma petite famille. J’ai déposé un dossier depuis 2003, et en 2006 mon nom est affiché à l’APC, malheureusement quelque temps plus tard, ils m’ont dit que je ne fais plus partie des bénéficiaires de locaux.
En 2013 ils me demandent encore de refaire un autre dossier. Je ne comprends pas comment ces responsables occupent des postes qui les dépassent ? s’interroge un commerçant. En outre, le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia, a déclaré récemment que le programme de résorption du commerce informel, a été réalisé à 60%.
Pour limiter les dégâts, plusieurs moyens ont été mis en place : un fichier des fraudeurs ou encore le paiement par chèque obligatoire pour les commerçants, mais ce dernier a vite été abandonné. Fin août dernier, les autorités ont relancé un plan de lutte plus radical, consistant à chasser les commerçants illégaux des rues et des marchés, ceux informels évidemment.
A. H.