Pour lutter contre le marché informel de la devise, le gouverneur de la Banque d’Algérie a annoncé, hier, à Alger, dans sa réponse aux députés, la révision à la hausse de la marge (droit de change) de 1% des bureaux de change. Il signale que 40 autorisations ont été octroyées, depuis 1997, dont certaines ont été « retirées », sans donner plus de détails.
« Avec sa révision, l’activité devient plus attractive », a expliqué un cadre de la Banque d’Algérie en marge de la réponse du gouverneur, en relevant que la revalorisation de cette marge incitera les investisseurs dans ce domaine sans pour autant augmenter leurs commissions qui, elles, sont libres, afin de créer une concurrence entre eux et réussir progressivement à réduire le marché parallèle de la devise.
« Il s’agit d’arriver ainsi à un taux formel de change », précise-t-il. Interrogé sur les raisons du retrait d’autorisation à certains bureaux de change, ce responsable à la Banque d’Algérie a signalé le « non-respect de la réglementation en vigueur », alors que d’autres ont été remises par les investisseurs pour « non-rentabilité » de l’activité. En la matière, « la réglementation algérienne ne diffère guère de celle des autres pays », a affirmé le gouverneur de la Banque d’Algérie en réponse aux questions des députés.
Il a déclaré qu’« il ne faut pas confondre entre le marché interbancaire de change et le marché parallèle de change. Le premier étant réglementé et soumis au contrôle de la BA et au contrôle a posteriori des banques commerciales, le deuxième étant illégal et interdit par la réglementation en vigueur », en notant que « seuls les banques commerciales et les bureaux de change sont autorisés par la loi à vendre et à acheter la monnaie nationale ».
De ce fait, M. Laksaci a condamné « les transactions illicites qui se font au niveau du marché parallèle des devises, encourageant par là la fuite des capitaux et l’évasion fiscale ». Pour rappel, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a été ferme en marge de ses réponses aux députés sur le projet de loi de finances pour 2013, en affirmant que la seule solution est la lutte contre le marché informel de la devise tout en incombant cette tâche à la Banque d’Algérie.
Tous les billets vétustes de 200 DA seront retirés d’ici à la fin de l’année 2012
Concernant les billets de 200 DA, produits entre 1983 et 1992, M. Laksaci a indiqué que la masse en circulation, qui est de 140 milliards DA, sera entièrement absorbée avant la fin de l’année, avec la collaboration des banques. Sur ce sujet, un responsable de la BA a souligné qu’« il ne faut pas confondre entre le retrait intégral du billet vétuste de 200 DA et son absorption, car pour le retrait définitif d’un billet, la décision est prise par le Conseil de la monnaie et du crédit.
Ce qui n’est pas envisageable » pour l’instant. « L’absorption signifie tout simplement que chaque billet récupéré par la Banque d’Algérie ne sera pas redistribué », a-t-il expliqué. Aussi, « un rafraîchissement de ce billet est opéré en billets de 500, 1000 et 2000 DA pour remettre en circulation le montant de la masse en billet vétuste de 200 DA récupéré », a-t-il développé, en notant que les citoyens ont la possibilité de remettre ces billets pendant 10 ans.
S’agissant de l’inflation, le gouverneur a indiqué que l’estimation de celle-ci se fait sur la base des données comme les indices des prix de l’Office national des statistiques que son institution analyse. Il justifie cette inflation par « la forte croissance de la masse monétaire ».
Sur la lutte contre le blanchiment d’argent, le gouverneur a indiqué que des mécanismes sont mis en place en matière de traçabilité des paiements. Enfin, concernant le taux de croissance hors hydrocarbures, le gouverneur de la BA a prédit que « le taux potentiel de croissance hors hydrocarbures, créatrice d’emploi, peut avoisiner les 2 chiffres ». D’ailleurs, la Banque d’Algérie réalise une étude sur ce taux, a-t-il fait savoir, en relevant qu’elle « poursuivra l’octroi de crédits à l’investissement productif et au logement ».
Fella Midjek