Le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, a souligné hier, à Beyrouth, la nécessité d’asseoir une stratégie arabe de lutte contre le financement du terrorisme à travers le tarissement de ses ressources et le démantèlement de ses ramifications.
Dans une allocution prononcée au 35e congrès de la police et de la sûreté arabes, le général-major Hamel a précisé qu’il était urgent de trouver les moyens d’interdire le financement des groupes terroristes et d’établir une coopération efficace dans ce domaine en mettant en place une stratégie arabe de lutte contre le financement du terrorisme et en criminalisant le paiement de la rançon.
Il a en outre rappelé que ces pratiques illégales contribuent au financement de ce phénomène qui réclame d’énormes sommes d’argent pour l’achat d’armes et d’explosifs et l’exécution de ses actes criminels.
Le DGSN a indiqué que ce sont là les points les plus importants soulignés à la conférence d’Alger sur «le partenariat, la sécurité, le développement et la lutte antiterroriste» qui s’est tenue en septembre dernier.
Les participants avaient mis l’accent sur «la nécessité de tarir toutes les ressources du terrorisme et de combattre ce phénomène et ses ramifications dont le crime organisé transfrontalier, ce qui exige, selon eux, «une action urgente et ferme ainsi qu’une coopération aux plans régional et international ».
M. Hamel a également appelé à la coopération dans la lutte contre le crime organisé qui constitue, a-t-il dit, «un grand défi», dans le contexte mondial actuel marqué par la globalisation, l’ouverture économique, la libre circulation des individus et le progrès de la communication. «Dès lors, a-t-il ajouté, aucun pays ne peut lutter seul et avec ses propres moyens contre ce phénomène».
Il a souligné que la lutte antiterroriste exige «l’élaboration d’une politique unifiée et coordonnée» ce qui implique, «la mise en place de nouvelles règles de coopération arabe et internationale au niveau sécuritaire et judiciaire».
Au niveau national, il s’agit, a affirmé le DGSN, d’accélérer l’adaptation des lois et des systèmes de lutte contre le crime organisé aux accords internationaux.
Il a, dans ce sens, souligné l’importance d’accorder davantage d’intérêt à la police scientifique et technique qui «applique de nouvelles méthodes de recherche et d’investigation».
Par ailleurs, M. Hamel a évoqué le programme d’action de la conférence qui se tient dans une conjoncture arabe difficile «marquée par des mutations profondes et accélérées et des crises successives mettant les pays arabes devant des défis majeurs, notam- ment sécuritaires ».
Ce programme, a-t-il souligné, «reflète la conscience» des responsables de sûreté arabes de ces défis qui, a-t-il dit, doivent être relevés «ensemble et avec détermination».
Entre autres axes qui seront débattus, il a cité la mise en place d’une stratégie arabe pour faire face à la cybercriminalité qui constituera, une fois adoptée, l’un des instruments d’appui à la Convention arabe de lutte contre le crime organisé signée en décembre 2010 par les ministres arabes de l’Intérieur et de la Justice. Concernant l’Algérie, la police tend à aborder les différentes for-mes de criminalité en œuvrant au renforcement des structures de la police et à l’amélioration de la qualification professionnelle et scientifique de ses effectifs.
L’Algérie, qui est parmi les premiers pays à avoir adopté des mesures et des mécanismes de lutte contre cette nouvelle forme de criminalité, est disposée à mettre son expérience à la disposition des autres pays arabes, a souligné le directeur général de la Sûreté nationale.
Outre les nouvelles mesures prises en vue de garantir les droits des personnes arrêtées ou détenues provisoirement dans les centres de police, l’Algérie accorde «un intérêt particulier» à la question des droits de l’homme, dé-sormais enseignée en tant que matière essentielle dans les programmes de formation des écoles et instituts de police (15 établissements). Le général-major Hamel a également évoqué l’impact «positif» de cette initiative sur l’activité quotidienne des agents de police, notamment lors des interventions de maintien de l’ordre public.
Il a, dans ce cadre, salué «le sens des responsabilités élevé» des agents de police qui font prévaloir l’esprit du dialogue et de gestion professionnelle sans porter atteinte à la dignité du citoyen» qui, a-t-il dit, devient «un partenaire essentiel dans la prévention et la lutte contre le crime organisé».
Synthèse F. I.
Développement et modernisation de la sûreté nationale
L’expérience algérienne, une référence
Le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, a présenté l’expérience de la police algérienne dans le développement et la modernisation du secteur à travers la promotion des principes des droits de l’homme, la formation et la prise en charge de l’aspect socioprofessionnel, sanitaire et psychologique des personnels.
Dans son exposé devant la 35e conférence des directeurs généraux de police et de sécurité ara-bes, M. Hamel a mis l’accent sur «la démarche résolue de son secteur à développer la police et à la mettre au diapason des mutations que con-naît le monde». Le DGSN a précisé que, dans le cadre de la modernisation du secteur, les policiers ont été dotés de moyens scientifiques et techniques de pointe pour «leur permettre d’accomplir pleinement leurs missions et de combattre toutes les formes de criminalité». En consécration des droits de l’homme, auxquels la Constitution a dédié un chapitre entier (le chapitre IV) et dont les différents outils juridiques internationaux ont été ratifiés par l’Algérie, le secteur «a pris une série de mesures administratives et réglementaires internes définissant les règles de conduite et les relations professionnelles des personnels, notamment leur conduite au quotidien à l’égard des citoyens», a-t-il ajouté. Il a ainsi affirmé que tous les instituts et éco-les de police s’attachaient, tout au long de la formation, à inculquer à l’ensemble des personnels de la police, tous grades et spécialités confondus, les principes des droits de l’homme et leurs applications sur le terrain afin, a-t-il dit, d’«ancrer ces principes chez les policiers de manière à ce qu’ils puissent protéger et garantir les droits de l’homme et les libertés fondamentales en matière d’action sécuritaire». Toujours dans le cadre de cette démarche, le DGSN a rappelé la participation de l’Algérie à plusieurs colloques et conférences arabes, régionaux et internationaux consacrés aux droits de l’homme.
L’Algérie se réfère au «Guide des normes relatives aux droits de l’homme», élaboré par le Haut Commissariat des droits de l’homme de l’ONU à Genève (Suisse), a indiqué Abdelghani Hamel.
Par ailleurs, le directeur général de la DGSN a annoncé que de nouvelles mesures ont été prises en vue de «garantir les droits des personnes arrêtées ou détenues provisoirement» dans les centres de police et améliorer leurs conditions de détention. S’agissant des actions de contrôle imposées au corps de la sûreté, la DGSN a procédé à l’adoption de plusieurs mécanismes pour soumettre les agents de l’ordre public aux «différentes formes de contrôle», en vue de garantir le respect des lois et préserver les droits des citoyens. Ces mesures se traduisent, a ajouté le DGSN, à travers le contrôle administratif interne, qui se fait de manière «réglementaire et systématique» à tous les niveaux du commandement, le contrôle spécialisé qui incombe aux services de l’inspection générale de la Sûreté nationale, le contrôle judiciaire qui est du ressort des procureurs de la République ainsi que celui exercé en collaboration avec les citoyens à travers les requêtes, les dénonciations et les plaintes adressées au commandement. Pour ce qui est du recrutement, le directeur général de la DGSN a fait savoir que le recours à la sélection des éléments désireux de rejoindre les rangs de la police est devenu nécessaire, eu égard à l’augmentation du nombre de candidats. Cette sélection, a-t-il souligné, est basée sur l’aptitude psychologique du candidat à vouloir réellement intégrer le corps de la Sûreté et à assumer pleinement et effectivement les missions qui lui incombent.
Synthèse F. I.