Les prospections acridiennes effectuées en Algérie n’ont révélé aucun signe d’activité acridienne. C’est ce qu’a annoncé, hier, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum, en marge de la deuxième réunion des ministres des pays membres de la commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO) tenue au Sheraton.
Ce n’est pas le cas, toutefois, de la Mauritanie qui est marquée, depuis le début de ce mois, d’une recrudescence acridienne qui a nécessité la mobilisation de plusieurs équipes d’intervention de différents pays, y compris de l’Algérie. Le directeur exécutif de la CLCPRO, Mohamed Lamine Hamouni, a signalé que la commission a alloué 100 000 dollars à la Mauritanie dans le cadre du dispositif antiacridien. M. Chelghoum a précisé, dans ce contexte, que 7 000 hectares de terres agricoles sont en cours de traitement dans ce pays.
«Par souci de protection de l’environnement, nous utilisons les pesticides bio dans les opérations de prévention», assure le ministre, qui a annoncé, lors de cette réunion, la mise en place d’un fonds régional de gestion du risque acridien. «C’est tout l’enjeu de la réunion, aujourd’hui, des membres de la CLCPRO. Il figure parmi les plus importantes conclusions de la Déclaration d’Alger à l’issue de cette réunion», fait savoir le ministre.
Ce fonds d’un seuil de 6 millions de dollars, explique-t-il, permettra une intervention rapide en matière de prévention. «Il s’inscrit dans une logique de prévention et non
d’invasion.
La dernière invasion en date, 2003-2005, a coûté 750 millions de dollars au vu des dégâts majeurs qu’elle a occasionnés qui ont touché 8 millions de personnes. La lutte contre la pauvreté, la famine et le développement durable en Afrique sont conditionnés par la maîtrise du phénomène acridien. D’où la contribution nécessaire de tous et de tous les experts», rapporte-t-il.
Selon le directeur exécutif de CLCPRO, ce fonds est pour combler les «lacunes» financières qui peuvent compromettre la durabilité des mécanismes de la prévention. «Certains pays touchés par le phénomène acridien ont du mal à rassembler l’argent pour l’application des mesures de prévention. Nous devions dégager, entre 2014 et 2017, 28 millions de dollars dans le cadre de la prévention.
Quatre millions de dollars seulement sur les 28 millions de dollars sont mobilisés jusqu’à présent.
Ce fonds régional de gestion du risque acridien est un instrument qui permet la durabilité de la prévention», dit-il.
La Déclaration d’Alger relative à cette réunion fait état de l’obligation des membres de la CLCPRO d’alimenter ce fonds et annonce, par ailleurs, la création de la force d’intervention de la région occidentale visant à mutualiser les moyens d’intervention. «Les pays membres concernés par la lutte antiacridienne sont obligés de contribuer à l’alimentation de ce fonds régional. Mais ce fonds est ouvert à tout bailleur qui ne soit pas membre de la commission», conclut-il.