Lutte contre le commerce informel : Un échec toujours recommencé !

Lutte contre le commerce informel : Un échec toujours recommencé !
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Arrivera-t-on un jour à endiguer et à venir à bout de ce fléau qui mine toute la sphère économique nationale qu’est le commerce informel ? Depuis 2011 déjà, les pouvoirs publics, à travers les six mesures arrêtées par les ministères du Commerce et de l’Intérieur, tentent d’encadrer ce qui se révèle être une véritable hydre. Quelque 3 700 milliards de dinars circulent dans ce circuit. Le ministre du Commerce annonce que de nouvelles mesures sont en préparation !

Ni les opérations de démantèlement de squats, les constructions de marchés ou encore la réhabilitation d’autres n’auront suffi pour venir à bout de ce fléau qui mine toute la sphère économique nationale qu’est le commerce informel… «Le secteur informel est «problématique» en atteignant des «proportions alarmantes» menaçant même l’économie nationale et, parfois, un certain nombre de filières industrielles, «portant une atteinte sévère à la production nationale», a reconnu, hier, le ministre du Commerce. «L’Algérie est doublement perdante face à ce phénomène, et ce, de par la surfacturation en matière du commerce international et de par les produits contrefaits qui menacent l’industrie du pays, sans compter la perte des emplois», a estimé Amara Benyounès, dans un entretien à l’APS. Le ministre fait savoir que de nouvelles dispositions, en discussion actuellement au niveau du gouvernement, seront prises pour résorber ce phénomène. Encore un discours qui vient s’ajouter à tant d’autres. «Nous n’allons pas déclarer la guerre au commerce informel, mais nous œuvrerons progressivement à l’intégrer au commerce officiel de l’Etat algérien», avait indiqué dernièrement le ministre du Commerce à partir d’Oran, annonçant au passage, une conférence internationale sur ce thème avant la fin de l’année. Amara Benyounès a, à l’occasion, fait part d’une nouvelle approche pour en venir à bout, consistant en son intégration dans le circuit officiel. Cette approche viendra en appoint de la dynamique lancée, il y a déjà trois années avec le lancement de plusieurs chantiers de construction d’établissements commerciaux avec l’ambition d’atténuer ce phénomène, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. Des programmes pour la réalisation de huit marchés de gros de fruits et légumes, de 291 marchés couverts et de 768 marchés de proximité et autres infrastructures avaient été lancés dans cette optique. Parallèlement, les autorités publiques avaient mis en place, un ensemble de mesures et de dispositifs visant à inciter les opérateurs informels à s’insérer dans la sphère légale. Ces mesures portaient notamment sur l’amélioration du climat des affaires pour favoriser la création des petites et moyennes entreprises et faciliter l’insertion des jeunes diplômés. Sauf que faudrait-il le souligner, on en parle depuis 2011 déjà. Cette année-là, les  ministères du Commerce et de l’Intérieur avaient arrêté six mesures pour encadrer le commerce informel et trouver des espaces commerciaux aux jeunes vendeurs à la sauvette. Autrement dit, les autorités locales devaient recenser les vendeurs sur les trottoirs et placettes publiques, leur octroyer des locaux commerciaux et les régulariser administrativement. Rien. Les vendeurs à la sauvette se déploient et se redéploient dans chaque ruelle.