La trêve décrétée par les pouvoirs publics dans la lutte contre le commerce informel, dans l’attente des conditions objectives pour sa régulation, a permis à certains de profiter de cette situation pour revenir en force.
A Oran, deux exemples frappants reflètent cet état de fait. Il s’agit du marché des fruits et légumes de Boulanger et du marché de voitures d’occasion de Bastié.
Pour le premier cas, après 20 ans de disette, une période durant laquelle les commerçants de fruits et légumes ont occupé la placette riveraine, il a suffi d’une action soutenue, pour que ces derniers se mettent à l’évidence pour retourner au sein du marché couvert qui venait de bénéficier d’une opération d’aménagement de la part de l’APC d’Oran.
Mais quelques mois après, on assiste à la prolifération de l’activité aux abords du marché, notamment au niveau de la porte d’entrée, investie par quelques marchands qui exposent leurs marchandises, oubliant qu’ils engendrent des problèmes immenses et surtout que ce fait peut faire tache d’huile.
Cela ne s’est pas fait attendre et des marchands de poissons viennent aussi prendre place sur le trottoir d’en face. Pour les commerçants légaux, cette situation ne peut aucunement durer, car cela équivaut à un retour à la case départ, rappelant une situation similaire vécue il y a 20 ans.
Pour les clients ainsi que les riverains, cette négation doit être éradiquée sur le champ, car dans un an ou deux, le nombre de ces marchands incontrôlables sera en hausse et les déloger sera une autre bataille.
Même situation pour le marché de voitures de Bastié, où la présence soutenue de policiers a été pour beaucoup dans l’éradication de ce retour de ces courtiers qui investissent cette aire, notamment en fin de journée.
Pourtant, pour les deux cas et contrairement aux autres situations, des efforts ont été consentis pour mieux réguler l’activité et un marché de voitures réglementaire a été ouvert à Benfréha, mais qui peine à connaître un afflux en raison de l’obstination des courtiers à maintenir l’activité au sein de la ville d’Oran, ce qui leur permet d’échapper à tout contrôle.
En somme, il apparaît à travers ces deux cas, parmi d’autres, que l’éradication du commerce informel ne relève pas seulement des conditions matérielles, mais de l’implication des commerçants eux-mêmes et de l’adhésion aussi des citoyens qui doivent défendre leur cadre de vie
K.