Le ministre du Travail appelle à une implication effective des responsables locaux dans la politique de l’emploi initiée par l’Etat et annonce la levée des décisions de gel de certaines activités au titre des projets relevant de l’ANSEJ.
Organisé par l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord conclu entre les deux parties, un séminaire sur l’appui au développement des initiatives locales de l’emploi en Algérie a été inauguré, hier, à l’hôtel « Essafir Mazafran » avec la participation d’un panel d’experts nationaux et internationaux et en présence du représentant de l’ambassade d’Espagne en Algérie, sous le patronage du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh. Cette rencontre de quatre jours vise à accompagner l’ANEM dans le processus de mise en œuvre des initiatives locales d’emploi en référence à l’expérience espagnole notamment. Il s’agira essentiellement d’appuyer les capacités de l’Agence en matière de développement des initiatives locales, d’implication des agents locaux et territoriaux dans la promotion de l’emploi au niveau local, de renforcement des acteurs locaux pour la formulation des initiatives locales. L’accord de coopération signé le 27 septembre 1010 portant sur deux wilayas pilotes en l’occurrence, Blida et Aïn-Témouchent, vise à tester la viabilité de ces expériences. Les acteurs locaux des régions concernées bénéficieront à la faveur de cet accord de sessions d’information et de formation sur les initiatives actives de l’emploi, les stratégies d’intervention dans les wilayas pilotes et la coordination des acteurs locaux. Dans son intervention, le ministre du Travail a souligné les efforts de l’Etat en matière de promotion de l’emploi et de lutte contre le chômage à travers les différents dispositifs mis en place notamment le DAIP enclenché en juin 2008. Un dispositif qui s’appuie, a rappelé M. Tayeb Louh sur la formation qualifiante des ressources humaines et l’encouragement de l’investissement générateur d’emplois sur la base d’une approche économique et non plus sociale.
Toutefois, et en dépit des moyens mobilisés par l’Etat dans le cadre des politiques nationales de l’emploi, il est enregistré « un manque d’engagement de la part des responsables locaux » en ce sens que nous relevons « un manque d’initiatives locale et une absence de cohérence avec les objectifs des pouvoirs publics » en dépit des avantages et des incitations consentis au titre des mécanismes publics de l’emploi », notera le ministre. A ce propos, M. Tayeb Louh s’est interrogé sur le rôle des élus locaux au moment où des créneaux jugés porteurs ne sont pas exploités. Dans sa lancée, le ministre évoquera la problématique du chômage au sein des diplômés universitaires, la catégorie la plus touchée par le chômage d’où l’initiative du DAIP qui favoris l’insertion de ces jeunes notamment dans le secteur industriel. Dans le même contexte, le ministre a souligné les résultats positifs enregistrés en 2010 grâce aux différents mécanismes de l’emploi. Faisant référence aux statistiques de l’ONS, il fera état de 181.839 placements par l’ANEM alors que le DAIP a contribué à l’installation de 273.141 jeunes dont 99.691 postes au profit de diplômés universitaires soit 26,5% de la totalité des placements. Concernant la création d’activités, il été enregistré la création de 35 141 petites entreprises totalisant 75.937 emplois.
Au total, 531.000 postes d’emplois auront été crées en 2010 ce qui a contribué au recul du taux de chômage qui est passé, ainsi, de 10,2% en 2009 à 10% en 2010. L’enquête de l’ONS ressort que les secteurs du BTPH les TP, les services et, à degré moindre l’industrie ont été à l’origine de l’essor relevé dans le domaine de l’emploi. Aussi, la contribution du secteur public a été de 42,1% alors que 57,9% des emplois ont été crées par le secteur privé. Le ministre qui insistera sur la contribution des responsables locaux s’est montré optimiste quant aux perspectives retenues dans le programme quinquennal 2010-2014 portant sur la création de 3 millions d’emplois.
Le protocole d’accord signé avec la partie espagnole, dira à cet effet le ministre, devra contribuer justement à soutenir les initiatives locales, et partant la démarche globale de l’emploi en Algérie. Dans sa lancée, le ministre annoncera la levée, dès ce mois de janvier, des décisions concernant le gel de certaines activités dans le cadre du financement des projets au profit des jeunes promoteurs dans certaines wilayas, citant les transports, la location d’équipements et de machinerie ou encore l’industrie du bijou. Une disposition qui ouvrira de nouvelles perspectives devant les jeunes désirant d’investir dans ces créneaux ,dira le ministre. Cette disposition ne remet pas en cause, toutefois, la décision de gel concernant l’élevage bovin et ovin au niveau des zones frontalières pour des raisons qui sont évidentes notera le ministre. D’autre part, les jeunes promoteurs sont désormais exempts du paiement des frais auparavant exigés par l’Ansej pour la constitution du dossier et l’élaboration de l’étude de faisabilité du projet dans le but d’encourager la création d’emplois.
D. Akila
500.000 emplois crées en 2010, par le seul secteur de l’emploi
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la sécurité sociale M. Tayeb Louh a affirmé hier, que son secteur a crée 531.000 emplois en 2010 à travers la mise en oeuvre de la stratégie nationale de l’emploi.
M. Louh a indiqué que 181.839 d’emplois ont été crées à travers l’agence nationale de l’emploi.
Le secteur de soutien à l’insertion professionnelle a, de son côté, contribué à la création de 99.691 emplois au profit des titulaires de diplômes supérieurs soit un taux de 36,5% de l’ensemble des postes crées ainsi que la création de 35.141 petites entreprises qui ont généré 75.937 emplois directs dans le cadre des dispositifs de l’emploi.
Par ailleurs, le ministre a déclaré que les indicateurs économiques ont connu « une amélioration palpable » les dernières années notamment après l’application des deux plans de développement 2001-2004 et 2005-2009. La croissance économique hors hydrocarbures, a-t-il ajouté, a connu « une stabilité » de l’ordre de 6% les dernières années et a atteint 9,3% en 2009.
Les grands projets réalisés et ceux qui se poursuivent dans le cadre de ces programmes de développement et d’autres tels les programmes de développement des régions du sud et des Hauts-Plateaux ont contribué, a poursuivi M. Louh, à baisser le taux de chômage de 15,3% en 2005 à 10% en 2010, selon l’office national des statistiques.
Les postes d’emploi ont été crées, selon le ministre, grâce aux secteurs des travaux publics, des industries et des services.
Evoquant la question du soutien au développement des initiatives locales de promotion de l’emploi, M. Louh a souligné l’importance du protocole signé entre l’agence nationale de l’emploi (ANE) et l’agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) dans le but d’améliorer les performances locales du secteur de l’emploi.