L’Algérie s’est « distinguée » dans la promotion de l’égalité des genres à travers ses lois, politiques et programmes, a affirmé hier à Alger la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence à l’égard des femmes dans le monde, Mme Rashida Manjoo.
Lors d’une conférence animée au siège de l’APS, Mme Manjoo a déclaré que l’Algérie s’est distinguée dans la promotion de l’égalité des genres, notamment en ce qui concerne l’accès aux opportunités dans les domaines économique et éducatif.
« L’Algérie respecte ses obligations internationales et prend ses engagements très au sérieux et mon invitation en est la preuve », a-t-elle souligné.
Mme Manjoo a indiqué que sa visite de dix jours en Algérie lui a confirmé « la volonté du gouvernement (algérien) de remplir ses obligations » en matière de prévention et de lutte contre la violence à l’égard des femmes.
Elle a évoqué, dans ce contexte, les mécanismes institutionnels créés par l’Etat afin d’améliorer la condition féminine, la stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et les réformes législatives (codes de la famille, pénal et de la nationalité).
Elle a, cependant, estimé que les progrès réalisés devraient être renforcés par la prise en compte de toutes les manifestations de la violence contre les femmes, ainsi que leurs causes et conséquences.La rapporteuse spéciale des Nations unies a souligné, dans ce cadre, la nécessité d’un « large débat » autour de cette question pour élaborer les « meilleures solutions de prévention, protection et compensation ».
Elle a considéré que « la démarche multisectorielle pourrait être la solution » dans le contexte culturel de l’Algérie, mettant l’accent, en outre, sur le renforcement de la coopération entre la société civile et l’Etat pour plus de visibilité du phénomène de la violence contre les femmes et pour mieux comprendre et connaître les besoins et les défis sur le terrain. Elle a préconisé, dans le même cadre, « plus de débats et d’analyses faites par des Algériens pour disposer d’informations fiables et vérifiables ».
Mme Manjoo a relevé, par ailleurs, la nécessité d’adopter des « législations spécifiques », en tant que « outils de protection, de prévention et d’éducation », pour combattre la violence au sein de la famille et le harcèlement sexuel. Elle a, également, souligné que la violence contre les femmes est « une manifestation d’inégalité et de discrimination et ne peut être abordée sans tenir compte du contexte historique et actuel ».
Mme Manjoo a précisé que sa mission « a été conduite en tenant compte du contexte historique, sociologique et sociétal dans lequel vivent aujourd’hui les Algériens ». Elle a abordé, à ce propos, les « blessures profondes » de la domination coloniale et la décennie noire, puis les réformes engagées par l’Algérie pour consolider l’Etat, garantir la sécurité de la population et la cohésion sociale.
La représentante du Conseil des droits de l’homme à Genève a indiqué que l’objectif de sa mission en Algérie est l’évaluation des programmes de prévention et de lutte contre la violence à l’encontre des femmes.
Elle a précisé que les conclusions de sa visite en Algérie seront consignées dans un rapport qui sera remis au Conseil en juin 2011. Mme Manjoo, professeur à l’université de Cap Town (Afrique du Sud), a été désignée en 2009 par le Conseil des droits de l’homme pour une mission de suivi, par pays, de la question de la violence à l’égard des femmes.