Lutte contre la surfactureation et fuite des devises ,Les solutions « miracles » de Bouchouareb

Lutte contre la surfactureation et fuite des devises ,Les solutions « miracles » de Bouchouareb
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«Ce sont des sommes énormes, souvent on croit que l’augmentation des prix des véhicules est liée à la hausse de leur valeur, non, une grande partie est liée à la surfacturation.»

Le ministre de l’Industrie et de Mines, Abdessalem Bouchouareb, l’a dit clairement lors de ses dernières interventions, ce qui mine en grande partie l’économie nationale, c’est le phénomène de la surfacturation et de la fuite des devises, qui touchent tous les domaines et précisément celui de l’importation des véhicules. «Pour rester dans la décence, je ne citerai pas les noms, et je ne révélerai pas les montants énormes de la surfacturation en masse, mais les dossiers sont au niveau du gouvernement» et d’ajouter: «Ce sont des sommes énormes, souvent on croit que l’augmentation des prix des véhicules est liée à la hausse de leur valeur, non, une grande partie est liée à la surfacturation. Je l’avais dénoncé au mois d’octobre dernier, j’étais le premier à le dire» révèle le ministre lors de la réunion pour la tripartite tenue la semaine dernière. Il explique que ce phénomène est en grande partie responsable de l’explosion de la facture d’importation. Il affirme qu’à ce sujet des enquêtes vont être diligentées pour lutter contre cette dérive.

En outre, le ministre annoncera clairement, qu’à partir de la semaine prochaine, il y aura certes un déblocage des véhicules retenus au port, mais cette mesure donnera lieu à une nouvelle réglementation qui obligera les concessionnaires à acheter les véhicules directement chez le constructeur, sans passer par les intermédiaires qui sont au coeur de cette dérive. Il a indiqué que l’expérience Renault représente le premier pas vers une industrie mécanique qui se veut, avec le temps, plus axée sur l’intégration, même si au départ il ne s’agissait que de montage des véhicules, actuellement nous tendons vers un taux d’intégration plus important.Il précise que dans les négociations actuelles avec le groupe Peugeot, il s’agit beaucoup plus d’obtenir un taux d’intégration relevé et ce, par l’exigence de production des composants en Algérie. «Nous sommes en négociation avec Peugeot. Ce sont des discussions qui ne sont pas si simples. Nous sommes aujourd’hui à un stade où on devient de plus en plus exigeant avec le partenaire français, nous voulons aller vers un vrai partenariat industriel qui puisse apporter des solutions à la démarche de développement de l’industrie mécanique dans notre pays», a déclaré M.Bouchouareb.

Les pièces détachées doivent être produites par des entreprises algériennes, ce qui va permettre justement de renforcer la lutte contre la surfacturation et le transfert illicite des devises. Pour la relance et la diversification de l’économie nationale, le ministre explique que le gouvernement est en phase d’installer une stratégie basée essentiellement sur une «politique d’import-substitution». Elle consiste à accompagner 14 filières dans ce projet de renversement de la tendance du commerce extérieur, qui encourage la substitution de certains produits importés par la production nationale, et estime que selon les prévisions, cette nouvelle stratégie permettrait d’économiser près de 30 milliards de dollars, soit la moitié de la facture actuelle d’importation. Et ce, en plus des mécanismes qui vont être mis en place pour une meilleure gestion de l’importation, proportionnellement aux besoins du marché national.

Par ailleurs, pour bon nombre d’observateurs l’interrogation demeure vive. Ils dénoncent, l’aspect tardif de cette prise de conscience de la part du gouvernement, qui a laissé pourrir la situation. Alors que l’import-import avait complètement mis à genoux la production nationale et ce, durant des années, ils se disent sceptiques quant aux nouvelles mesures prises par le gouvernement pour enclencher la lutte contre les dérives de cette activité.

Ils considèrent que le mal est trop profond, et que le laxisme du gouvernement a plongé l’acte de produire en Algérie dans un marasme qui aurait atteint un point de non-retour.