99% des syndromes grippaux actuels sont des cas de grippe A(H1N1). Un nombre beaucoup plus élevé de personnes ayant développé un syndrome grippal se sont traitées sans se présenter à un service hospitalier de référence.
L’Algérie à l’instar des autres pays du monde n’est pas épargnée par la grippe A. Selon le dernier chiffre communiqué par le département de Saïd Barkat, cinquante-six (56) nouveaux cas ont été confirmés, dont trois nouveaux cas mortels, portant à 445 le nombre total de cas enregistrés à ce jour dans le pays, dont 19 décès.
Le premier cas concerne un homme âgé de 40 ans (Tébessa) souffrant d’une pathologie associée (cardiaque), alors que le deuxième cas enregistré est celui d’une femme enceinte âgée de 41 ans (Alger) admise à l’hôpital pour syndrome de détresse respiratoire aiguë.
Le troisième cas est celui d’une dame de 33 ans (Alger) admise à l’hôpital également pour syndrome de détresse respiratoire aiguë sur pathologie chronique et immunodéprimée, indique la même source dans un communiqué.
Celui-ci, précise toutefois que le nombre de cas confirmés jusqu’au 3 décembre dernier ne concernait que les personnes qui se sont présentées à un service hospitalier de référence avec un syndrome grippal ou bien celles ayant été orientées sur un service de référence par le contrôle sanitaire aux frontières ou le réseau de surveillance de la grippe. Y’a-t-il, donc, d’autres cas non signalés ? La question est lancinante.
Et bien, la réponse est affirmative :« Un nombre beaucoup plus élevé de personnes ayant développé un syndrome grippal se sont traitées sans se présenter à un service hospitalier de référence ou ont bénéficié d’un traitement symptomatique », a souligné ledit communiqué, non sans expliquer davantage : « Parmi ces personnes, la majorité était probablement atteinte de la grippe A (H1N1) dans la mesure où l’exploitation des analyses faites par le laboratoire de référence de la grippe de l’Institut Pasteur d’Algérie rejoint l’avis des experts de l’OMS et montre que 99% des syndromes grippaux actuels sont des cas de grippe A (H1N1) ».
Mieux encore, le ministère de la Santé a précisé, dans ce cadre, que l’application à l’Algérie du modèle mathématique préconisé par l’OMS pour estimer l’incidence réelle de cette pandémie, indique que « le nombre probable de cas de grippe A (H1N1) en Algérie, cumulé à la date du 11 décembre 2009 est largement supérieur au total des cas confirmés. »
S’agissant du vaccin que l’Algérie venait de recevoir une quantité de 450.000 doses le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme Hospitalière se veut rassurant. Il a déclaré dernièrement à Alger que « le vaccin ne présente aucun risque sur la santé des citoyens contrairement à ce que veulent faire croire certaines parties.
Il est tout à fait normal que chaque vaccin présente des effets secondaires, mais celui acquis par l’Algérie est certifié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ne présente donc aucun danger sur la santé publique. » Reste que les personnes qui y seront prioritaires ne sont pas encore définies.
Idem, les centres qui devaient abriter la campagne de vaccination. En un mot c’est la confusion totale. Alors que le début de l’opération est annoncé certes fin décembre mais aucune date n’a été avancée d’une manière claire.
Le ministère ne souffle mot sur les fameux masques chirurgicaux qui devraient être distribués à la population. Là encore, c’est le silence radio de la tutelle bien que des promesses ont été faites auparavant. Par ailleurs, le ministère de la Santé a rappelé la nécessité de respecter certaines règles d’hygiène pour faire face à cette grippe.
Celles-ci rentrent dans le cadre de la prévention et la sensibilisation. Le ministre de la Santé a également rappelé l’existence d’un numéro vert gratuit (3030) que toute personne ressentant une forte fièvre, toux, courbatures, une grande fatigue doit utiliser. Mais là aussi, le numéro ne répond point. Ceux qui ont tenté de le joindre ont été surpris par le fait qu’il ne répond pas.
Cela dit, il serait plus préjudiciable que des mesures aussi concrètes et efficaces soient prises, sur le simple principe de précaution et de prévention. Sauf que rien de cela n’a été fait, du moins jusque-là. Or, le département de Barkat préfère toujours rester cloîtré dans sa tour d’ivoire en se contentant de simples communiqués de presse. Probablement qu’ils ont peur d’être contaminés.
Amokrane Hamiche