Lutte contre la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH : Un guide pour sensibiliser les élèves

Lutte contre la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH : Un guide pour sensibiliser les élèves

Chasser l’épouse d’un malade du Sida après son décès, dépister des travailleurs à leur insu par l’employeur, sommer des étudiants d’arrêter leurs cursus universitaires à cause de leurs maladies, ou encore refuser l’adoption d’un enfant contaminé.

Ce sont autant d’attitudes discriminatoires envers les personnes vivant avec le VIH (PVIH) dans notre pays. Pour venir à bout de cette situation relevée par plusieurs associations, l’association AIDS Algérie, le Bureau multipays de l’Unesco, l’Onusida Algérie et le Bureau international de l’éducation ont élaboré un guide destiné aux enseignants formateurs, planificateurs et concepteurs des manuels scolaires afin de mettre à contribution les élèves dans la lutte contre la discrimination des PVIH.



Ce document référentiel a fait l’objet hier d’une rencontre tenue à Alger en présence des partenaires qui ont souligné l’importance d’un tel manuel pour la formation du corps professoral qui prendra le relais. «Une politique nationale s’avère inefficace si le droit à l’information, à la prévention et au traitement est refusé.

Si on veut avoir une efficacité dans la lutte contre le VIH, il faut promouvoir les droits de l’homme», a estimé Mehdi, professeur de médecine légale et l’un des fondateurs de l’association Aids Algérie. D’autant que «les personnes vivant avec le VIH jouissent de droits et d’obligations prévus et protégés par l’ensemble des textes juridiques algériens dont principalement la loi sanitaire». Cependant, précise-t-il, ce statut de principe ne trouve pas toujours son application dans la réalité et dans la vie quotidienne. «C’est ainsi que des PVIH voient souvent leurs droits discutés, remis en cause voire totalement rejetés».

Le représentant du ministère de l’Education nationale, Ibrahim Abassi, a souligné que «le manuel servira de support dans la formation du personnel éducatif pour intervenir dans le plan national anti-sida».

Une décision jugée importante par le président d’Aids Algérie, Othman Bourouba. «La contribution du secteur de l’éducation dans la lutte contre le VIH/Sida revêt une importance particulière de par le nombre des élèves (8 millions) des trois paliers».

Comme elle constitue «un moyen efficace et rentable pour permettre aux enfants et aux adolescents de développer et de manifester des connaissances, comportements et compétences en matière de santé qui les motivent et les amènent à préserver et à améliorer leur santé», observe-t-il.

Le guide est composé de quatre parties proposant une information sur la stigmatisation des PVIH à travers une approche basée sur les droits humains puis un état des lieux des contenus actuels relatifs au VIH/Sida dans les programmes et manuels scolaires, les programmes extrascolaires et la formation initiale des enseignants. Des recommandations pour l’intégration d’éléments de réduction de la discrimination envers les PVIH et des exemples internationaux de bonnes pratiques d’approches curriculaires pour la non stigmatisation sont les deux autres parties de ce guide.

200 enfants contaminés par le VIH

La contamination de l’enfant par la mère est une réalité qui continue de faire des victimes. Alors qu’en Europe ce type de contamination a été résolu dans 99 % des cas, la représentante du Bureau de l’Unesco à Alger, Mme Aroua aspire à enregistrer «O% d’enfant contaminé» dans notre pays. Actuellement, 200 enfants à l’échelle nationale sont porteurs du VIH Sida dont « 120 suivent des traitements au niveau de l’hôpital d’El Kettar». Quatre nouveaux cas ont été enregistrés en 2009. «Le mode de contamination de ces enfants est de mère à enfant sauf pour deux cas qui ont été infectés lors de leur allaitement par des nourrices séropositives», a expliqué le Dr Saliha Aouran, spécialiste en infectiologie à El Kettar. Elle a d’ailleurs insisté sur la nécessité de l’instauration du dépistage universel afin de mettre un terme à la propagation de cette maladie.