Lutte contre la désertification et la dégradation des terres en Afrique

Lutte contre la désertification et la dégradation des terres en Afrique

« Le rôle des médias dans la lutte contre la désertification est très important dans tous les pays qui ont réussi à relever des défis de cette nature, et la communication a joué un rôle décisif. Ainsi, il arrive qu’un animateur de radio locale soit à l’origine de l’enclenchement d’une dynamique de développement durable dans sa région», a indiqué jeudi  le  ministre de l’Agriculture, M. Rachid Benaïssa.

S’exprimant, lors de la clôture des travaux de l’atelier régional d’information  des journalistes spécialisés des médias africains sur la lutte contre la désertification et la dégradation des terres en Afrique, le ministre a tenu à souligner que «les médias et les spécialistes de la communication ont une place particulière dans la croissance. La lutte contre la désertification demande beaucoup d’efforts, c’est pour cela que  le travail de la communication reste un  élément essentiel pour les activités économiques et sociales». Et d’ajouter : «Les gens de la communication ne vivent pas dans un espace extrasocial, ils ne sont pas en dehors des dynamiques dans leur société.

Pour ce qui a trait à notre sujet, nous pouvons considérer qu’ils sont portés par la dynamique de développement de leur pays tout en la portant eux-mêmes.» Il relève que «les médias sont  partie prenante de la lutte que nous menons. Emetteurs et récepteurs à la fois, ils doivent s’intéresser de plus près aux phénomènes qui nous occupent, faire preuve d’une curiosité et une connaissance plus  fines pour être en mesure d’éclairer les opinions et de contribuer efficacement à leur sensibilisation». Selon lui, «les journalistes doivent aider à faire en sorte que toutes les informations, les connaissances et toutes les technologies utiles disponibles de par le monde aujourd’hui puissent être mises à la disposition du monde agricole et rural, puissent être  intériorisées et utilisées à bon escient par les populations rurales les plus isolées».

Pour ensuite expliciter : «La politique que nous avons menée a porté ses fruits. Preuve étant que lors de la visité des journalistes à la wilaya de Djelfa, ils ont, à l’unanimité, qualifié  notre expérience en matière de la lutte contre la désertification comme un exemple pour tous les pays africains.» Toujours dans la même veine, le ministre n’a pas manqué de  rappeler que «la réussite de cette politique est due aux efforts du gouvernement et au  soutien des citoyens de ces regions, outre évidemment tous les cadres qui ont  participé à cette opération».

De son côté, M. Luc Gnakadjia, secrétaire exécutif de l’UNCCD, a noté que «la mise en place de la politique du renouveau  agricole prouve que le gouvernement  algérien  est  déterminé  à lutter contre le phénomène de la désertification et l’amélioration du mode de vie des citoyens  dans les régions rurales». Il rappelle qu’«à travers   l’organisation de cet atelier, les journalistes ont compris qu’il y a plus qu’une simple question d’environnement. Il s’agit de la vie. Quand nous dégradons les terres, la vie se dégrade, et quand  nous les restaurons, la vie se restaure». Enfin, a-t-il conclu, «il faut que les journalistes sachent qu’ils ont un grand rôle à jouer».

Consolider l’expérience algérienne

Les journalistes environnementaux des médias africains participant à l’atelier régional d’information sur la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse, tenu du 29 au 31 mai 2012 à Alger, ont proposé une série de recommandations, dont la valorisation et l’appui de l’expérience algérienne en matière de lutte contre la désertification, un suivi de l’atelier d’Alger sous forme de planification annuelle d’activités à dérouler.

A cette occasion, la réflexion se fera sur la participation des journalistes dans LCD et que chaque participant soit le point focal dans son pays et bénéficie d’un soutien  technique et logistique de la part de l’UNCCD. Sans oublier de mettre  en place un réseau de journalistes africains pour la gestion durable des terres. En plus, les journalistes ont estimé nécessaire de renforcer leurs capacités en la matière par, notamment, des ateliers de formation et des visites sur le terrain.

En ce qui concerne la femme journaliste, ils ont souligné que l’encouragement de cette frange reste important. Tout en invitant la conférence des parties à prendre une décision sur la participation et l’implication des médias spécialisés dans la promotion des questions de gestion durable des terres.

Bien plus qu’une politique, une réalité

La délégation de journalistes africains participant à l’atelier régional d’information sur la lutter contre la désertification et la dégradation des terres en Afrique a effectué mercredi une visite sur le terrain dans les wilayas de Djelfa et de Médéa. Cette virée a permis aux journalistes de constater l’efficience de certains projets menés par l’Algérie dans le cadre de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres.

En marge de cette visite, M. Kali Salah, directeur du  Haut-Commissariat au développement de la steppe, a déclaré à El Moudjahid que la présence des journalistes des médias africains à la wilaya de Djelfa, en présence de M. Luc Gnakadjia, secrétaire exécutif de l’UNCCD, «est une occasion pour montrer les modèles algériens qui se sont succédé depuis 1962 à ce jours, et qui sont mieux harmonisés dans le cadre du renouveau rural». Mettant l’accent sur la steppe, il a fait savoir que «celui-ci est un établissement public à caractère administratif, à vocation technique et scientifique créé  en 1981».

Ce dernier a pour objectifs essentiels, «la prise en charge de la politique nationale en matière de développement intégré des zones steppiques et pastorales et la protection et la restauration des parcours naturels», en plus de «l’amélioration des conditions d’abreuvement du cheptel et l’intensification des productions fourragères par la valorisation des eaux superficielles». S’agissant du périmètre d’intervention de la structure concernant la steppe, il  a souligné qu’«il s’étend sur une superficie de 32 millions ha. La majeure partie tire ses revenus à travers la pratique de l’élevage d’un cheptel ovin estimé à 22 millions de têtes», a-t-il ajouté. Concernant la mise en place de la stratégie pour la lutter contre la désertification par les pouvoirs publics, il a réitéré que «celle-ci repose, essentiellement, sur l’adhésion et l’intégration totales des populations, des éleveurs et des agro-éleveurs».

Il y a lieu de souligner que cette délégation a visité, entre autres, dans la wilaya de Djelfa, le barrage vert au niveau du site de Moudjbara et le périmètre d’El-Mesrane de fixation de dunes, et l’autre de restauration de terres dégradées par la plantation pastorale avec un point d’abreuvement équipé en énergie solaire. À Médéa, les participants devraient se  rendre au bassin versant de Ladrat où sont lancés des projets de plantations forestière et fruitière, ainsi qu’un projet de conservation des eaux et des sols, mais le temps trop court ne nous a pas permis de visiter, hélas, ces endroits.

Makhlouf Ait Ziane