La consommation de drogue est l’un des premiers pas à franchir sur le chemin de la délinquance et de la criminalité.
«Sur un panel de 450 jeunes sondés, 20%, soit 1 sur 5, avouent consommer de la drogue dans les environs immédiats de leur établissement scolaire». En outre, sur les 300 000 consommateurs de drogue estimés, il s’avère que chez les 14 – 35 ans, 15%, seraient des filles. C’est ce qui ressort de l’exposé fait par l’expert international et président du Conseil national des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, Abdelkrim Abidat, lors de son allocution, jeudi, au titre d’un colloque ayant pour thème «La prévention de proximité et la lutte contre le crime en milieu juvénile», tenu à l’école supérieure de police, sise à Châteauneuf (El Biar). «L’Etat a sans doute sa part de responsabilité dans la situation dans laquelle s’est empêtrée une partie de notre jeunesse, mais arrêtons de nous cacher la face. C’est trop facile de toujours rechercher des boucs émissaires. Force est de constater que la nouvelle génération de parents est totalement démissionnaire de son rôle premier, qui n’est autre que l’éducation», lance, de son côté, M. Ladjine Zouaoui, représentant du ministère de la Justice. «70% des parents qui se présentent à l’école pour récupérer les bulletins scolaires des enfants et assistent aux réunions de parents d’élèves sont les mères.
Dès lors, une question se pose : où sont les pères ?», ajoutera-t-il. Il continue sur sa lancée en mettant en avant le rôle du professeur qui selon lui a complètement perdu son statut d’antan. «Nous devons revenir aux recettes de grand-mère». «Les professeurs d’aujourd’hui sont devant une situation telle qu’ils ne sont plus aptes à jouer leur rôle en matière d’éducation.«Ils font face, de nos jours, à des parents qui n’hésitent pas à les agresser physiquement, quand leur progéniture est soumise à une punition qui souvent est justifiée». «Le constat n’est pas meilleur chez nos imams qui sortent parfois de leur rôle premier et essentiel qui est celui d’être avant et après tout des éducateurs» souligne-t-il encore. En somme, tout le monde en aura pris pour son grade lors de cette allocution, qui a reçu l’acclamation de la salle.
De son côté, le commandant Souidi Boucif, représentant de la Gendarmerie nationale, mettra l’accent lors de sa prise de parole, sur les insuffisances qu’enregistrent les méthodes classiques de lutte contre la criminalité.
Il suggère que la lutte passe à un stade autre que celui dans lequel elle se trouve. Soit d’un service réactif à une institution proactive. La prévention étant dès lors l’arme la plus efficace, qui, d’ailleurs, fait ses preuves ailleurs, pour mener au mieux la lutte contre ce fléau qui ronge notre société.
L.S