Le ministre chargé de la Réforme du service public, Mohamed El Ghazi, l’a martelé : » le gouvernement est décidé à sévir avec toute la rigueur qui s’impose » contre cette » tumeur » que constitue la corruption.
C’était lors des assises communales sur le développement local à Hadjout (Tipasa). Ceux qui ont suivi le pedigree du personnage à Chlef et Annaba où il a organisé le pillage de la source publique ont dû grimacer.
Mais au-delà du passé et du passif du personnage, on attendait des mesures concrètes, notre ministre n’en a annoncé aucune ; et à analyser ses propos il semble même vouloir banaliser cette corruption contre laquelle il veut agiter des moulins à vent.
Pour lui, elle concerne » tous les pays du monde, » donc rien de particulier pour l’Algérie ! » Il est important de s’éloigner de la confusion » ; il ne faut donc pas la voir partout ! » La corruption et les passe-droits existent en Algérie, mais pas de la façon dont certaines parties à l’étranger et de journaux nationaux tentent de la décrire « . Et là-dessus on peut lui faire confiance, il doit en connaitre un bout. En somme, il n’y a pas de quoi faire un drame ! D’autant que l’étranger est traditionnellement malveillant envers notre pays. .
Le ministre a appelé les citoyens à » dénoncer les fonctionnaires véreux (on vient de la faire ici) … à s’impliquer, à se responsabiliser…
M. Ghazi aurait pu donner l’exemple devant son auditoire en faisant état de l’avancement des grands dossiers de corruption type Autoroute – Sonatrach I et II – Khalifa – Mines d’or du sud – Fiscalité de 8000 milliards de DA non recouvrée . Mais, il a préféré élucider les dossiers qui fâchent pour s’en prendre à la corruption virtuelle !
La Cour des Comptes, elle-même, n’a pas osé franchir le Rubicon ; elle n’a pas jugé utile d’user de toutes ses prérogatives dans l’affaire de la fiscalité : elle a établi le constat mais n’a toujours pas engagé de procédures pour délimiter les responsabilités !
Slimane Yacef