Abdelmalek Sayah, nommé à la tête de cet organisme, a affirmé que l’aménagement et l’inauguration du siège “traduisent la volonté de l’État de lutter contre la corruption”.
C’est hier que le ministre des Finances, Karim Djoudi, a inauguré le siège de l’Office central de répression de la corruption. Jusqu’alors, l’information est anodine. Sauf qu’il est souligné, dans l’article de l’agence de presse officielle, APS, que cet événement “marquera le lancement effectif des activités de cet organisme”.
La précision est opportune dès lors que le ministre lui-même a affirmé, lors de la cérémonie d’inauguration, que “le nouveau siège de l’office est doté de tous les moyens humains et techniques nécessaires pour répondre à ses missions”. L’on comprend aisément alors que jusqu’à ce jour, l’office, qui existe pourtant depuis le 8 décembre 2011 en vertu d’un décret présidentiel, promulgué dans le sillage de la loi sur la corruption de 2006, n’a pas été opérationnel.
Penser que sans siège et sans moyens, il n’aurait pas parvenu à remplir les missions qui lui sont confiées. Il se pourrait aussi que cette inauguration soit un signal sur la bonne foi des autorités nationales, à leur tête le président de la République, à aller en guerre contre la corruption. Elles ne pouvaient, en effet, demeurer impassibles devant le scandale de Sonatrach sans être mises à l’index par l’opinion publique nationale et internationale. “L’État ne ménagera aucun effort pour lutter contre la corruption et tout autre type de crime économique”, a déclaré, hier, le ministre des Finances. Ces propos sont corroborés par Abdelmalek Sayah, directeur général de l’office, érigé en service central de Police judiciaire chargé des recherches et des constatations des infractions dans le cadre de la répression de la corruption.
Il a la prérogative de traduire les auteurs présumés d’actes de corruption devant les juridictions compétentes, en vertu des dispositions de la loi du 20 février 2006. Dans les textes qui le régissent, il est notifié que cet organisme procède à la collecte, la centralisation et l’exploitation de toute information relevant de son champ de compétence ; à la conduite des enquêtes et la recherche des preuves sur les faits “des grandes affaires” de corruption ; le développement de la coopération avec les organismes similaires.
Il est dit aussi que l’office vise à assurer une action “coordonnée et complémentaire” en matière de sécurité financière à travers une coordination renforcée avec les autres organes de contrôle, tels que la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), l’Inspection générale des finances (IGF) et les Commissions nationales des marchés.
Il peut s’autosaisir en exploitant les informations rapportées par la presse ou par d’autres sources, comme il peut être saisi par l’IGF, la CTRF, les services de police ou les citoyens. Il est formé par des officiers de Police judiciaire, des magistrats, des greffiers et des représentants de plusieurs autres administrations
S. H.