Le Conseil des ministres a réaffirmé jeudi la détermination de l’Etat à lutter contre la corruption, un fléau qui porte atteinte à l’économie nationale. Dans son intervention, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a souligné l’importance qu’il accorde à la préservation des deniers publics et à la lutte contre la corruption, affirmant, à cette occasion, que nul crime ou délit de corruption ou d’atteinte aux deniers publics qui sera établi par la justice « ne demeurera impuni ».
« Les mécanismes de prévention contre ces déviations ont été renforcés, à l’instar de la Cour des comptes dont les attributions ont été élargies au-delà des administrations pour couvrir désormais les entreprises publiques », a-t-il fait remarquer, ajoutant que la législation relative à ces fléaux est « des plus sévères ».
Il a affirmé, toutefois, que la présomption d’innocence sera aussi respectée, conformément à la loi, invitant les cadres et gestionnaires publics à s’atteler sereinement à leur mission en faisant confiance à l’Etat qui les emploie et à la justice indépendante. Dans cet esprit, le président Bouteflika a chargé le gouvernement de préparer les dispositions législatives appropriées en vue de la dépénalisation de l’acte de gestion « afin de rassurer davantage les cadres gestionnaires sans que cela ne puisse signifier l’impunité ».
Fin octobre dernier, le président Bouteflika a rappelé, dans son discours à l’ouverture de l’année judiciaire 2010/2011, la mise sur pied d’une instance nationale de lutte contre la corruption, dotée d’un outil opérationnel, l’Office central de répression de la corruption, en vue de doter la justice de toute l’efficacité lui permettant de lutter contre les fléaux sociaux, notamment la corruption.
En vue de concrétiser les mesures prises par les pouvoirs publics dans ce domaine, les membres de l’organe national de prévention et de lutte contre la corruption ont prêté serment, en début de janvier, au siège de la Cour d’Alger. Composée de sept personnalités ayant occupé des postes importants au sein des institutions de l’Etat, cette instance, prévue par la loi relative à la prévention de la corruption de février 2006, est chargée de présenter un rapport annuel au président de la République sur l’état de la prévention de la corruption dans le pays et d’élaborer les politiques idoines pour endiguer le phénomène.