La Secrétaire générale du Parti des travailleurs a émis le souhait de voir les investigations élargies aux députés et sénateurs dans le cadre de la lutte contre la corruption.
«Certains députés utilisent leurs cartes et l’immunité parlementaire dont ils jouissent pour accéder à des privilèges», a-t-elle révélé, hier, à l’entame des travaux d’une rencontre sur les femmes travailleuses, tenue à Zéralda (Alger).
Pour Louisa Hanoune qui qualifie l’APN de «Cathédrale du désert » ou «Caisse de résonance», il est temps d’appliquer le principe de «d’où te vient tout ça ?» afin d’assainir la situation et combattre les corrompus et véreux qui gangrènent les institutions et autres administrations.
«L’APN et le Sénat sont peuplés d’hommes d’affaires qui ne pourront jamais faire face à la corruption», a-t-elle ajouté, appelant à l’application stricte de l’article 103 de la Constitution qui définit clairement les incompatibilités dans les assemblées élues, et ce, afin «d’endiguer le business de nos assemblées», et permettre de lever l’immunité parlementaire sur les députés impliqués dans des affaires douteuses.
Néanmoins, la SG du PT qui perçoit «un prélude d’une nouvelle ère qui s’ouvre peut-être », à travers la cascade de scandales éclatés ces derniers mois, a appelé à asseoir l’indépendance de la justice dans le traitement des diverses affaires, afin d’en prouver la neutralité et l’impartialité aux yeux de l’opinion et juger les vrais commanditaires.
«Il ne faudrait pas qu’il y ait des interférences dans le travail de la justice», a-t-elle martelé dans ce sens. Sur un autre chapitre, Louisa Hanoune s’est indigné du traitement réservé aux praticiens et spécialistes de la santé publique réprimés mercredi dernier, alors qu’ils tentaient une marché pacifique de l’hôpital Mustapha vers la Présidence.
«Nous dénonçons ces pratiques qui n’honorent en rien l’Etat algérien, d’autant que les revendications des médecins sont légitimes de l’aveu même du ministre de tutelle», a-t-elle soutenu, tout en appelant à prendre en considération leurs doléances et les extirper de la précarité dont laquelle ils exercent.
Pour Louisa Hanoune, la multiplication des grèves et des protestations est un bon signe social, en ce sens qu’il renseigne sur «l’amélioration nette de la situation sécuritaire», après tant d’années de terrorisme.
Concernant l’émancipation de la femme dans la sphère politique nationale, la SG du PT a regretté les «systèmes de quotas» appliqués jusque-là, et appelé en revanche à une meilleure intégration par ordre de mérite et de compétence.
«La femme propulsée par le système des quotas dépend du bon vouloir de celui qui l’a désignée», a-t-elle attesté, tout en affirmant que la PT veut créer une «dynamique collective» afin de donner à la femme tous ses droits.
Mokrane Chebbine
