Au total 120.000 CD et DVD piratés et contrefaits ont été saisis par les services de la police judiciaires, au courant du premier trimestre 2015. Ce bilan a été annoncé aujourd’hui par Samy Bencheikh, Directeur général de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA).
Le directeur général de l’ONDA, qui a co-animé une conférence de presse à l’Ecole supérieur de la police, avec Faycel Hessani, sous directeur du département des Affaires économiques et financières au niveau de la direction de la police judiciaire, table sur des saisies records durant l’année en cours. « Nous comptons saisir 2 millions de CD, DVD et logiciels piratés durant l’année 2015 », s’est-il engagé avant de rappeler que pas moins d’un million de CD ont été saisi en 2012 et 1,7 million en 2013.
Pour le conférencier, la lutte doit continuer pour éradiquer ce phénomène avec la collaboration de la police, de la gendarmerie et des Douanes algériennes à la faveur des conventions signées dans ce sens entre ces corps.
Pour Samy Bencheikh, la lutte contre le phénomène de piratage pèse lourdement sur la production artistique, faisant subir aux artistes, à l’ONDA et au Trésor public des pertes énormes. En termes d’évaluation financière du manque à gagner pour les artistes et les institutions, le DG de l’ONDA ne communiquera aucun chiffre, expliquant qu’il n’a pas les moyens de calculer les pertes.
Bencheikh s’est plaint de certaines radios (sans les nommer) qui ne payent pas les droits de diffusion des chansons. « 11% des redevances reviennent à l’ONDA et le reste est rétribué aux auteurs des œuvres », a-t-il expliqué, regrattant toutefois que lorsque les radios, les télévisions ne paient pas leurs redevances, c’est l’auteur de l’œuvre qui se voit ainsi lésé.
Pour sa part, Faycel Hessani, sous directeur du département des Affaires économiques et financières au niveau de la direction de la police judiciaire, a qualifié le piratage de crime économique. D’ailleurs, « la police judicaire s’est dotée d’attributions non classiques afin de traquer les auteurs du piratage », a-t-il indiqué expliquant que la PJ peut suivre les auteurs à travers tout le territoire national. Cette attribution particulière a permis à la police de démanteler des réseaux implantés dans plusieurs wilayas.
Pour Faycel Hessani, la lutte contre le piratage doit se faire à 02 niveaux. Le premier niveau, selon cet officier, concerne la sensibilisation du citoyen pour l’inciter à ne pas acheter ce type de produits pour les dangers qu’ils peuvent provoquer. « Le consommateur peut dénoncer les vendeurs de produits piraté en appelant le numéro vert 15-48 », a-t-il souhaité, rappelant que la loi le protège celui qui révèle à la police des actes de piraterie et de la contrefaçon.
Mahmoud Chaal