Les pouvoirs publics semblent décidés à en finir avec le fléau de la contrebande aux frontières. Des mesures radicales sont en effet annoncées, dont celle qui consiste à creuser des tranchées le long des frontières. 170 km de frontière avec le Maroc sont déjà concernés pour atteindre 700 km, dans une seconde phase.
Au titre des décisions prises récemment par les pouvoirs publics pour endiguer ce phénomène, à savoir «le creusement de tranchées» le long des frontières. Cette option semble bien partie pour devenir, avec la lutte des services de sécurité sur le terrain, l’une des réponses concrètes, sinon la réponse à cette véritable hémorragie et, partant, arrêter cette saignée pour l’économie nationale.
C’est d’autant plus urgent que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, évoque désormais «un problème tant sécuritaire qu’économique». 25% de la production nationale de carburant «est gaspillée et exportée illégalement» aux frontières, a-t-il indiqué, hier, dimanche, depuis Ain Defla lors d’une conférence de presse animée aux côtés du ministre du Commerce.
Et à voir la célérité avec laquelle les choses ont été prises en main, il semblerait qu’on soit loin cette fois d’un simple effet d’annonce. Selon diverses sources et pas plus tard que lundi dernier, des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) étaient déjà à pied d’œuvre afin de mettre à exécution cette option en procédant à l’opération de creusement de tranchées, en commençant, sans surprise, par les frontières Ouest. Ainsi, une partie de la wilaya de Tlemcen s’étalant sur 170 km de frontières avec le Maroc est dans un premier temps concernée par ce dispositif. Une première étape qui devrait s’étendre à toute la bande frontalière, de Marsat Ben M’hidi à la wilaya de Béchar sur plus de 700 km.
Les trafiquants ne reculant devant rien, chaque jour, certaines wilayas, et notamment celles situées à l’ouest du pays, voient des norias de camions munis d’un double réservoir qui prennent d’assaut les stations-service pour s’approvisionner en ce précieux liquide. Ce dernier est écoulé par la suite en territoire marocain contre de la résine de cannabis, des boissons alcoolisées ou encore des produits frelatés.
L’Algérie a perdu en 2012, 265 millions de litres de carburant. Une perte estimée à pas moins de 4 milliards de dinars. En échange indiquera le wali de Tlemcen, «les différents services de sécurité algériens ont procédé à la saisie de 1 300 quintaux de résine de cannabis». Une quantité qui, selon certains récents rapports, représente à peine 10% des quantités qui arrivent à passer entre les mailles du filet. Dans un rapport de la Chambre de commerce et d’industrie d’Oujda (Maroc oriental), il est indiqué que plus de 10 000 familles marocaines vivent des produits algériens, notamment le carburant.
L.S