Lutte contre Aqmi : l’Algérie refuse d’aider les Français et Britanniques

Lutte contre Aqmi : l’Algérie refuse d’aider les Français et Britanniques

Les forces spéciales françaises et britanniques se préparent à une grande opération contre l’organisation d’Aqmi au Sahel.

On se souvient qu’Aqmi avait menacé la France d’exécuter les otages si celle-ci essayait de mener une quelconque opération. C’était le 12 janvier. « L’alliance des croisés menée par la France, qui soutient certains régimes comme l’Algérie et la Mauritanie, prépare une opération militaire ‘imminente’ pour libérer les otages détenus par l’organisation », indiquait alors le communiqué d’Aqmi. « S’ils autorisent cette opération, cela signifie la mort de leurs ressortissants et une atteinte à leur vie, dont ils ont la responsabilité », poursuit le groupe terroriste, qui vise également le Royaume-Uni, la Hollande et la Suède dans son communiqué.



Selon les dernières informations, Français et Britanniques travaillent de concert pour mener une opération militaire conjointe. Objectif premier : libérer la dizaine d’otages aux mains d’Aqmi au Sahel. Ce information, si elle s’avère difficile à monter, confirme que l’organisation terroriste est bien renseignée ou tout au moins elle n’est pas si isolée que ça y paraît dans les sables brûlants de la sous-région saharo-sahélien. Cependant, pour mener cette opération, une première dans le Sahel si elle a lieu, il faut d’énormes moyens logistiques. Ce que ne possèdent ni la France, ni la Grande Bretagne. Les bases françaises situées Tchad, au Sénégal, en Côte d’ivoire sont trop loin pour le lancement d’une opération. Alors il reste l’Algérie. Seulement, l’Algérie a refusé de fournir ce soutien logistique aux forces spéciales françaises et britanniques, a rapporté samedi le journal El Khabar citant une source bien informée. Elle ne voudrait pas que des forces occidentales lui mènent des opérations dans son arrière-cour.

Aussi, l’Algérie a rejeté une demande française d’utiliser le territoire algérien pour l’atterrissage des avions et des hélicoptères des forces spéciales pour traquer les militants d’Aqmi. Selon le journal, certains pays occidentaux, dont la France et la Grande-Bretagne, ont exigé ce pays de l’Afrique du nord de fournir des facilités pour les forces occidentales, y compris les héliports et l’utilisation de l’espace aérien algérien.

Les opérations militaires visent non seulement à libérer les otages occidentaux enlevés par Aqmi mais aussi à liquider les chefs de ce groupe terroriste, de manière à dissuader ce groupe de commettre plus d’agressions contre les intérêts occidentaux dans la région, selon la même source.

Plusieurs pays occidentaux, dont les intérêts sont menacés par Aqmi dans le Sahel, ont « recruté » des collaborateurs issus de tribus dans le nord du Mali et du Niger, qui sont chargés de fournir des informations sur le mouvement et la position des militants d’Aqmi. Une telle intervention militaire ne peut bien évidemment être menée sans l’accord et la participation des pays de la région déjà engagé dans le comité d’état-major opérationnel (Cemoc) qui réunit les hauts gradés de l’Algérie, Niger, Mauritanie et Mali. Laissez les forces spéciales françaises et britanniques faire ce que le Cemoc n’a pas pu faire jusqu’à présent, c’est signer l’arrêt de mort de ce dernier.

Yacine K.