Le leader d’Ansar Al Charia serait arrêté
Le salafiste Abou Ayadh, leader de l’organisation terroriste tunisienne, Ansar Al Charia, aurait été arrêté mercredi dernier du côté de Annaba rapporte Jamel Arfaoui, journaliste tunisien très connu.
L’information qui n’a été ni confirmée ni infirmée par des sources sécuritaires fiables, contactées par nos soins, a fait le tour de plusieurs sites d’informations sur Internet et les réseaux sociaux. Nos sources confirment, néanmoins, que ce terroriste est suivi à la trace suite à des investigations intenses mises en faveur de la lutte antiterroriste dans le cadre d’une coopération entre l’Algérie et la Tunisie. Nos sources confient qu’Abou Ayadh avait déjà échappé plusieurs fois à la police tunisienne. Si cela se vérifie dans les heures à venir, ça serait un véritable coup de maître des services de sécurité. Ces derniers ont mis à point une stratégie de lutte plus précise et agissent sur la base de renseignements vérifiés et recoupés, mettant à leur profit le renseignement opérationnel. Ce sinistre terroriste est à l’origine du recrutement de milliers de Tunisiens expédiés en Syrie. Il est également selon des sources très au fait du contexte sécuritaire, à l’origine de l’extériorisation de la situation sécuritaire en Tunisie. Il a directement accusé les services de renseignements algériens d’être la source des problèmes sécuritaires en Tunisie et d’avoir commandité les embuscades des monts Chaâmbi. Ce leader salafiste, de son vrai nom Seif Allah Ben Hassine, alias Abou Ayadh, indiquait le 27 juillet dernier, dans un communiqué rendu public que «le mouvement Ansar Al Charia restera sur la scène politique malgré la répression et le dénigrement dont il fait l’objet». Il ajoute, sur le même document que «le ministère de l’Intérieur a commis une grave erreur en impliquant le nom d’Ansar Al Charia dans cette affaire de l’assassinat des deux opposants et des 10 soldats tunisiens aux monts Chaâmbi». En défiant Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur tunisien, il demande à ce dernier de rendre publique la liste des assassinats qui a été élaborée entre 2012 et 2013 et de revoir le chiffre de 4 000 Tunisiens empêchés de se rendre en Syrie». Il ne manquait pas de s’afficher en public pour tenir des congrès.
Mais aussitôt pointé du doigt, notamment après l’attaque de l’ambassade des USA, les violences et les actes de terrorisme qui secouent le pays et les assassinats des deux opposants, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, tués par la même arme à six mois d’intervalle, Abou Ayadh est devenu l’un des terroristes les plus recherchés. Dans son édition du 5 août, Libération soulignait: «En seulement deux ans, Abou Ayadh a réussi à bâtir un mouvement jihadiste de masse, fort de plusieurs milliers de jeunes», citant le chercheur Fabio Merone, spécialiste de la mouvance. Libération ajoute encore que cette formation salafiste est «le fruit de la rencontre entre l’expérience du jihad international et les jeunes jihadistes tunisiens, nés par milliers après le 11 septembre. Ceux-là avaient un parcours individuel. Ils avaient approfondi seuls la littérature d’Al Qaîda et exprimaient par la religion leur radicalité vis-à-vis du régime Ben Ali». Libéré après la chute de Ben Ali, ce salafiste est considéré comme un ennemi public n°1. Son arrestation demeure pour l’heure un mystère.