L’opération a été déclenchée sur la base de renseignements
Une importante action militaire est actuellement menée au niveau des maquis d’El Milia, dans la wilaya de Jijel.
Les forces héliportées pilonnent le massif montagneux d’Ouled Mechat depuis samedi dernier, ont confié des sources très bien informées. Contactés par nos soins, de nombreux témoins dans la région nous ont confirmé le déroulement d’une vaste offensive des forces de l’ANP.
L’opération a été déclenchée sur la base de renseignements selon lesquels un groupe terroriste au nombre indéterminé, mobilisé entre Jijel et Skikda, tente de reprendre le contrôle des maquis de cette région.
Les mêmes sources confient que les groupes armés qui sévissent encore dans ces lieux connus pour leur dense végétation et leurs nombreuses caches naturelles visent à «marquer» de leur empreinte sanglante le cinquantième anniversaire de l’Indépendance. Visiblement boostés par les succès militaires d’Al Qaîda et des autres mouvements jihadistes au Mali, notamment les terroristes comptaient embraser la région du Nord constantinois et envoyer un message à travers lequel ils auraient démontré leur capacité de nuisance aux Algériens, d’abord et aux étrangers, ensuite. A l’heure où de nombreuses capitales occidentales se mettent attentivement à l’écoute de tout ce qui se passe en Algérie, particulièrement dans ce contexte chargé d’histoire, les terroristes ne pouvaient pas rester inactifs. Les festivités du 5 Juillet, le blocage politique qui empêche toujours la formation du nouveau gouvernement et la crise du Mali dont les retombées pourraient être lourdes sur l’Algérie constituent l’arrière-plan idéal pour une recrudescence des actes terroristes qui serait ainsi fortement médiatisée. Encerclés et harcelés de façon permanente, les terroristes, qui sévissent dans les régions nord du pays, savent pertinemment que chaque mouvement de leur part est assimilé à une hasardeuse aventure à l’issue de laquelle ils risquent la «décapitation». Leurs réseaux de soutien sont démantelés à un rythme régulier et leurs filières de recrutement tarissent sous les coups de boutoir des forces de sécurité. A l’intérieur de ses frontières, l’Algérie est en passe d’obtenir une victoire éclatante contre les hordes sauvages. Là où le risque pourrait devenir majeur, c’est sûrement au niveau régional. Exploitant certaines situations d’instabilité politique, d’absence de l’autorité de l’Etat ou d’anarchie sociale prévalant à l’est et au sud de l’Algérie, les groupes armés sont entrés en phase de reconstitution et de renforcement grâce à de nouvelles alliances et à l’immense arsenal militaire mis en circulation par les milices libyennes. A ce propos, nos sources, qui soulignent que l’Etat est déterminé à combattre le terrorisme, confient que le camp d’entraînement pour les nouvelles recrues venues des pays d’Afrique et du Grand Maghreb, installé en Tunisie au lieudit Jendouba, se trouve à peine à une soixantaine de kilomètres des frontières algériennes. Les nouvelles recrues sont ensuite transférées vers le Sud tunisien d’où elles seront orientées, soit vers l’Algérie, la Mauritanie, la Libye, le Mali soit la Syrie. Ces données justifient à plus d’un titre les positions de l’Algérie en ce qui concerne les crises au Mali et la Syrie, la situation chaotique en Libye et notamment l’offre de la Tunisie. Après avoir échoué à renverser le régime de l’intérieur, l’internationale terroriste serait-elle en train de monter une opération d’envergure pour étouffer l’Algérie de l’extérieur? Les foyers de tension installés en Tunisie, en Libye et au Mali constituent à l’heure actuelle une grande menace que les autorités algériennes prennent au sérieux. L’Algérie est, à ce titre, tenue de supporter seule le poids d’une telle charge aux niveaux militaire et organisationnel à cause de la faiblesse ou du manque de moyens ou de volonté politique chez certains de ses voisins. Pour revenir au redéploiement de l’ANP dans la région de Jijel, nos sources n’écartent pas le scénario d’une tentative de diversion menée par les terroristes. En conséquence, ni l’armée ni la gendarmerie ne sont près de baisser la pression sur les frontières. Ces dernières ont récemment réussi à faire avorter une infiltration d’un groupuscule terroriste depuis le territoire tunisien, après avoir reçu une formation au camp de Jandouba. Ces terroristes devaient rejoindre l’une des villes du centre de l’Algérie. Pour des raisons sécuritaires, aucune autre information sur cette affaire ne sera dévoilée.