Lutte antiterroriste,L’Algérie s’impose comme une référence

Lutte antiterroriste,L’Algérie s’impose comme une référence

L’Agérie est désormais considérée comme un modèle même pour les Etats-Unis d’Amérique, frappés de plein fouet un certain 11 septembre 2001

Les USA gardent une certaine prudence afin de se maintenir dans une région stratégique pour leurs intérêts.



Traitée avec beaucoup de légèreté et une certaine indifférence par les médias occidentaux au début des années 90, la lutte antiterroriste menée par l’Algérie suscite aujourd’hui un vif intérêt de la part de ces mêmes médias ainsi que de nombreux spécialistes. Entre l’odieux attentat de l’aéroport Houari-Boumediene et la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays, il y a eu certes des morts, des blessés et des destructions, mais il y a eu aussi la Réconciliation nationale, le retour progressif de la paix et une nouvelle configuration du dispositif sécuritaire. Durant les années 90, alors que l’Algérie était à feu et à sang, les médias internationaux se contentaient d’analyses macabres lorsqu’ils étaient appelés à parler de l’Algérie et rien d’autre. Aujourd’hui, ils consacrent de grands espaces à la question sécuritaire et la manière avec laquelle elle est abordée par les services de sécurité algériens. Il ne se passe pas un jour sans qu’un journal ou une voix autorisée ne monte au créneau pour parler de l’expérience algérienne comme une référence dans le domaine. En effet, elle est désormais considérée comme un modèle même pour les Etats-Unis d’Amérique, frappés de plein fouet un certain 11 septembre 2001.

Le professeur de sciences politiques, Hamoud Salhi, de l’université de Californie aux USA et chef du département «Négociations et résolution des conflits» au sein de la même université, revient sur cette expérience dans un entretient accordé au quotidien El-Moudjahid. Longtemps, les Etats-Unis ont estimé qu’en restant à l’écart, le pays serait épargné par le fléau qui se répandait dans le monde. A ce propos, l’hôte d’El-Moudjahid souligne: «Les Américains pensaient que s’ils n’intervenaient pas, ils seraient épargnés. Cependant, l’épisode du 11 septembre a démontré qu’ils n’étaient pas à l’abri de la menace. La politique américaine a bien changé depuis. La preuve, le pays s’est beaucoup imprégné de l’expérience algérienne. C’est pour cette raison que les Américains ont créé un partenariat avec l’Algérie.» Mais le professeur Salhi s’interroge sur le fait que les Etats-Unis considèrent à tort des organisations de lutte pour l’indépendance comme des formations terroristes: «Ce que je ne comprends pas c’est que malgré cela, ils continuent de considérer le Hamas et le Hezbollah comme des organisations terroristes, alors qu’il y a d’autres paramètres à prendre en considération.» Dans ce sens, dit-il: «Il faut résoudre les différents problèmes socio-économiques et politiques et faire respecter la légalité internationale. Le cas des peuples palestinien et sahraoui est à cet égard édifiant. Ce que je veux dire c’est que ce sont toujours les intérêts américains qui définissent le concept de terrorisme.» Ceci dit, l’Algérie occupe néanmoins, une place importante dans la politique extérieure des USA. Pour le professeur Salhi: «C’est une place très importante, particulièrement avec les derniers événements qui se sont déroulés en Afrique du Nord.

Une chose est sûre, l’Algérie a regagné sa place à l’échelle internationale, notamment durant ces deux dernières années.» Hamoud Salhi constate qu’il y a un très grand respect de l’Algérie aux USA, rappelant qu’il y a entre les deux pays un partenariat dans plusieurs domaines, notamment économique et sécuritaire. Dans cet entretien, le professeur Salhi revient aussi sur la position des Etats-Unis vis-à-vis de ce qui se passe dans le Monde arabe. D’une manière générale, M.Salhi estime que ce sont les événements en Libye qui ont contraint les USA à changer leur stratégie quant aux nombreuses crises surgies dans les pays arabes. Selon lui, la Maison- Blanche évite d’être prise de court par les troubles, même si elle exprime publiquement son désir de faire renverser les régimes en place en Syrie et en Iran.

Pour le professeur Salhi, les Américains ne veulent pas brusquer les choses surtout que la situation dans certains Etats arabes comme le Yémen, le Bahreïn et la Syrie, leur échappe de fait. C’est pour cela, a-t-il dit, que les USA gardent une certaine prudence pour ne pas risquer leurs chances de se maintenir dans une région stratégique pour leurs intérêts.