Le Conseil de sécurité a tenu hier son débat semestriel sur la lutte contre le terrorisme en entendant des exposés sur les comités créés par les résolutions 1267 (1999), 1373 (2001) et 1540 (2004), chargés respectivement de la mise en œuvre des sanctions contre Al-Qaida et les Talibans, de la lutte antiterroriste et de la prévention de la prolifération des armes de destruction massive.
Une vingtaine de délégations ont réagi en soulignant que si la disparition d’Oussama ben Laden représentait une étape importante dans la lutte contre le terrorisme, cela ne signifiait pas pour autant que la communauté internationale en avait fini avec ce fléau.
C’est ainsi qu’elles ont appuyé l’amélioration des activités de ces trois organes subsidiaires du Conseil de sécurité formant le dispositif de lutte contre le terrorisme de l’ONU, dont les présidents ont exposé les grandes lignes.
Ainsi, le président du Comité 1267 (1999), M. Peter Wittig, a assuré que le Comité continuerait d’examiner les implications de la mort de Ben Laden sur la nature de la menace que continuent de constituer ces organisations et mouvements.
Il a aussi assuré que le Comité continuerait d’examiner dûment les implications des derniers événements sur la nature de la menace que continue de constituer Al-Qaida et les Talibans ainsi que sur les travaux futurs du Comité 1267.
Notant que cet effort consisterait à marginaliser davantage Al-Qaida, il a réaffirmé la nécessité de poursuivre à cette fin la modernisation des processus d’inscription et de radiation sur la Liste récapitulative du Comité, ajoutant que le Comité étudiait actuellement la possible radiation de 48 individus de la liste, qui seraient décédés, et dont l’examen serait achevé la fin mai à l’issue duquel il étudiera les cas d’’entités figurant sur la Liste et qui auraient cessé d’exister.
S’agissant du Comité 1373 (2001), son président, M. Hardeep Singh Puri, a indiqué qu’au cours des derniers mois, le Comité avait adopté un plan d’action pour la mise en oeuvre de la résolution 1624 (2005) contre l’incitation au terrorisme.Les délégations ont estimé que la prolongation et l’amélioration du mandat de la direction exécutive de ce Comité en décembre dernier permettaient de renforcer la coopération régionale dans les zones les plus touchées par le terrorisme.
Cette année marque les dix ans depuis l’adoption de la résolution 1373 qui est à l’origine de la création du Comité contre le terrorisme. Il a rappelé qu’au lendemain du décès de Ben Laden, la déclaration du Conseil de sécurité soulignait précisément la nécessité de la mise en œuvre intégrale de ses résolutions pertinentes en matière de lutte contre le terrorisme, et a appelé les Etats à travailler ensemble pour parvenir à traduire en justice les commanditaires et ceux qui exécutent ces attaques terroristes.
De son côté, le président du Comité 1540 (2004), M. Baso Sangqu, a rappelé qu’en adoptant la résolution 1977 (2011), le Conseil de sécurité avait réaffirmé que la mise en œuvre de la résolution 1540 (2004) était une tâche à long terme, ce qui explique le fait que le mandat du Comité ait été prorogé de 10 ans.
Estimant que le Comité devait poursuivre ses efforts de sensibilisation et engager des débats publics avec les Etats Membres, il a attiré l’attention sur le fait que, par souci de transparence, le Comité avait mis en ligne sur son site Internet d’importantes notes d’information sur les services d’assistance fournis par le Comité auprès des Etats ayant fait la demande.
S’agissant de la lutte contre Al-Qaida, il a estimé que la résolution 1904 (2009) avait permis des améliorations certaines, mais qu’il n’en reste pas moins que des difficultés juridiques entravent toujours l’application du régime de sanctions. Il a espéré que le Conseil de sécurité veillerait à ce point lors du renouvellement du mandat du Comité 1267 (1999).
Pour lui, il faut que l’ONU reste au premier plan de la lutte antiterroriste qui doit se faire dans le cadre de normes juridiques internationales auxquelles tous les Etats membres doivent adhérer.
Concernant la définition juridique du terrorisme international, qui est au centre des négociations sur une convention générale sur la question au sein des Nations unies, le Liban a, au cours de cette réunion, demandé aux Etats membres de profiter de l’occasion offerte par l’élimination d’Oussama Ben Laden pour relancer un dialogue constructif à l’ONU sur cette question.