La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a salué, jeudi à New York en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies, la « robuste coopération bilatérale » qui existe entre les Etats-Unis et de nombreux pays et a tenu à remercier ces derniers, dont l’Algérie, avec lesquels les Etats-Unis ont établi un « très solide partenariat bilatéral contre le terrorisme »
. Intervenant à l’ouverture des travaux du Forum mondial de lutte antiterroriste, elle a affirmé que partout au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au-delà, les gouvernements tournent le dos aux tactiques répressives et sont en train d’élaborer de nouvelles législations pour lutter contre le terrorisme, de réorganiser leur police et de réformer leur système judiciaire. « C’est pourquoi mettre à profit la réunion d’aujourd’hui (jeudi) pour développer et partager les meilleures pratiques, ainsi que pour mobiliser les ressources, l’assistance technique et la volonté politique », a-t-elle insisté. « Ces dernières années, a-t-elle poursuivi, nous avons fait ensemble de réels progrès contre l’extrémisme violent, mais tous comme nous sommes ici savons que nous pouvons faire plus. Nous pouvons mettre en place un réseau international de lutte contre le terrorisme qui soit, comme celui de nos adversaires, habile et en mesure de s’adapter aux situations nouvelles, qui peut mobiliser ressources et expertise de partout dans le monde et qui peut non seulement relever les défis d’aujourd’hui, mais aussi se préparer à relever ceux de demain ». Louant les « importants » investissements faits avec les pays participant au Forum mondial au cours de la décennie écoulée, dans la collecte de l’information et le développement des capacités militaires, Mme Clinton a indiqué qu’il faut penser maintenant à aider les Etats à mettre en place des institutions civiles « plus performantes » et à établir des partenariats pour lutter contre le terrorisme. Elle a appelé, dans ce sens, les participants à s’engager à tirer parti de « façon optimale » des expériences des uns et des autres, sachant que « nos travaux ici ont un double impact : améliorer la coordination des efforts de lutte contre le terrorisme au-delà des frontières et entre les régions et ensuite aider les pays à mieux contrer la menace terroriste à l’intérieur des frontières ».
Définissant par ailleurs les contours de la mission que les Etats-Unis entendent confier à ce dernier, Mme Clinton a proposé que ce Forum serve de « bureau central » de recherche et d’analyse des défis posés par le terrorisme, ainsi que de « lieu de rendez-vous mondial sûr » qui réunirait experts, décideurs clefs et spécialistes de la lutte antiterroriste du monde entier pour travailler ensemble à l’élaboration de stratégies « efficaces » de lutte contre l’extrémisme violent et de préparer tant les gouvernements que les ONG à mieux comprendre le phénomène de la radicalisation et comment y remédier. En un mot, « il nous faut un lieu où nous pouvons identifier les priorités essentielles, trouver des solutions et préparer le terrain pour l’application des meilleures pratiques », a-t-elle ajouté en espérant que nouveau Forum mondial de lutte contre le terrorisme sera ce lieu. Pour être « efficaces », a-t-elle préconisé, « il nous faut un programme prospectif clair qui puisse galvaniser des solutions autour des questions essentielles qui se trouvent au centre de nos travaux ». L’Algérie, représentée à ce Forum par M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a félicité le gouvernement américain pour cette initiative « majeure et innovante qui voit le jour à un moment où la menace terroriste est toujours présente dans le monde ». A la fin de la rencontre, plusieurs groupes de travail techniques et régionaux ont été dégagés, dont un chargé du renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme au Sahel, coprésidé par l’Algérie et le Canada.