Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (UE) devraient se rencontrer demain à Tolède (Espagne) pour discuter de « la mise en place d’une politique commune de sécurité dans des zones à risque comme le Sahel », où Al Qaîda au Maghreb détient six otages européens.
Au cours justement d’une rencontre hier avec la presse, le secrétaire d’Etat espagnol à la Sécurité, Antonio Camacho, a soutenu lui-même « la nécessité d’une politique européenne au Sahel ».
« L’Espagne ne prône pas uniquement une stratégie de lutte contre le terrorisme, mais aussi la mise en place d’une politique d’investissement qui permet de contrôler des régions qui ne sont parfois même pas contrôlées par leur propre gouvernement », a ajouté M. Camacho, selon une information diffusée hier par l’AFP.
La même source a indiqué en outre que la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, participera à cette importante réunion et qui sera présidée par le ministre espagnol de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, dont le pays assure depuis le 1er janvier la présidence tournante de l’UE.
L’initiative prise par Madrid de convaincre les autres capitales de l’UE d’aller sans plus tarder vers une approche sécuritaire commune au Sahel devrait ainsi certainement être perçue d’un bon œil par le gouvernement algérien dans la mesure où celui-ci est souvent apparu irrité par les interventions maladroites et souvent intéressées de certains pays européens dans la région.
Des interventions qui ont même fini, selon certains observateurs, par saper tout effort régional destiné à coordonner la lutte contre le terrorisme au Sahel. Les pays du Maghreb et du Sahel auront l’avantage, si l’Espagne parvient à convaincre ses pairs de la pertinence de sa démarche, d’avoir à l’avenir un interlocuteur identifié et, surtout, capable d’adopter une même attitude et de tenir un même discours sur le terrorisme au Sahel.
Au-delà, il n’est pas inutile de préciser que même si les pays du Sahel plaident pour une pleine coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, ceux-ci soutiennent cependant l’idée que la prise en charge de ce dossier est d’abord leur affaire. A rappeler que l’AQMI a enlevé, il y a quelques semaines, trois humanitaires espagnols, deux Italiens et un Français.
Par Zine Cherfaoui