Il y a longtemps depuis que les groupes terroristes activant dans la wilaya de Tizi-Ouzou, un des bastions d’Al- Qaïda au Maghreb, n’ont pas été mis sous une aussi forte pression qu’ils ne le sont depuis le début de cette année.
En droite ligne de l’offensive continue qu’ils subissent sur le territoire de la wilaya de Boumerdès, les islamistes armés qui écument la wilaya de Tizi-Ouzou font l’objet d’une série d’opérations de l’armée moins étalées dans le temps certes, mais, contrairement à ce qui était le cas jusqu’à récemment encore, terriblement plus efficaces. Ce que illustre le bilan de ce premier trimestre d’une année apparemment charnière dans la lutte antiterroriste sur ce qui est considéré comme l’un des territoires de prédilection des groupes armés depuis la création des GIA de triste mémoire à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en passant par le GSPC.
Depuis le début de cette année donc, l’étau s’est singulièrement resserré sur les successeurs des groupes créés par Hassan Hattab, avec une première opération n’ayant pas duré plus d’une heure et à l’issue de laquelle il a été mis fin à la «carrière terroriste » d’El-Khechkhache, «l’émir» du groupe de Takhoukht, le 2 janvier dernier, dans la banlieue sud de la ville de Tizi-Ouzou. Des offensives moins spectaculaires dont l’efficacité s’est exprimée ces toutes dernières semaines, comme ce fut le cas, il y a quinze jours, lorsque quelques kilomètres à peine au nord de la ville de Tizi-Ouzou, au village Akaoudj, un terroriste a été abattu et une kalachnikov récupérée. Une embuscade vite expédiée par les éléments de l’ANP qui, pas plus tard que mardi dernier, en milieu d’après-midi, sur les hauteurs de la commune de Tadmaït, tout près du village Aït-Saâda, lors d’une opération similaire, ont mis hors d’état de nuire deux terroristes, sur lesquels ont été récupérés deux pistolets automatiques et une kalachnikov. Un changement de stratégie qui n’en finit pas de donner raison aux militaires puisque, vendredi encore, en fin de journée, un islamiste armé a été abattu et son arme, une kalachnikov, a été récupérée sur les hauteurs de Tadmaït, dans le maquis de Sidi Ali-Bounab. Ainsi, si les incertitudes persistent sur l’importance des groupes terroristes en activité en Kabylie, il est évident que c’est une «autre guerre» de par l’approche que les services de sécurité ont engagée contre ces groupes dont la capacité de mouvement s’en trouve très diminuée en raison du maillage plus dense du territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou par les divers corps des services de sécurité.
M. Azedine
