Fuyant les frappes répétitives des services de sécurité, près d’une soixantaine d’éléments de la phalange katibat El Gharb, affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique, dont des émirs, se sont déplacés vers le Sud algérien après avoir sévi plusieurs années dans les maquis de l’ouest du pays.
Il s’agit de tristement célèbres chefs terroristes de la nébuleuse organisation de Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud. Ces derniers, trois émirs selon une source sécuritaire proche de Saïda, seraient déjà dans le Sud du pays, après avoir vécu longtemps dans les maquis de Saïda, Mostaganem, Tiaret et Sidi Bel Abbès.
Ces émirs ont fui l’ouest du pays avec près d’une soixantaine de terroristes en activité sous leurs ordres. Selon une source sécuritaire, ces dizaines de terroristes appartiennent à katibat El Gharb, la phalange de l’Ouest, qui sévissent dans les maquis de Saïda, Mascara, Tiaret, Sidi Bel Abbès et Mostaganem, leurs positions stratégiques. Ils se sont déplacés vers le Sud algérien après que les services de sécurité ont resserré leur étau sur leurs activités.
Ces émirs, connus par les services de sécurité, seront désormais traqués dans l’extrême Sud du pays.
C’est dans cette zone qu’une nouvelle forme de lutte antiterroriste sera menée. Dans ce contexte, la même source ajoute que les noms et les photos de ces éléments de l’ex-GSPC, aujourd’hui devenu Aqmi, sont placardés au niveau des postes de police et des brigades de la GN du Sud. D’autre part, plusieurs réseaux dormants qui avaient fourni plusieurs types d’armes et munitions à cette phalange ont été démantelés par les forces de l’ordre.
LES ARMES VENAIENT DE FRANCE ET D’ITALIE
Parmi ces terroristes recherchés, certains sont impliqués dans l’affaire des 16 PA venus de France et d’Italie. En effet, en juin dernier, les éléments de la Gendarmerie nationale de la brigade territoriale de Mostaganem avaient découvert un arsenal de guerre au port d’Oran. Des armes venues de France et qui finissent par entrer via le port d’Oran, avec l’implication de certains douaniers.
Il s’agit là d’un réseau terroriste constitué de 22 membres, dont des douaniers, des membres d’Aqmi, en activité à l’Ouest, et d’autres commençants qui prêtaient main-forte à ce groupe terroriste. En tout, 16 armes automatiques de type PA, deux magnums et plusieurs milliers de munitions ont été interceptés au port d’Oran par les gendarmes après une enquête approfondie.
Les terroristes ont bénéficié d’une aide précieuse de deux douaniers qui avaient pour mission de faire passer les armes pour être envoyées vers un dépôt clandestin, là où d’autres membres de ce réseau dormant fabriquaient à leur tour des armes artisanales. Le plus âgé des membres de ce réseau avait 65 ans, et cette bande avait pour mission de couvrir d’autres wilayas du pays, notamment Tiaret, Mostaganem, Sidi Bel Abbès et Béchar.
Nous avons appris que les terroristes d’Al Qaïda avaient l’intention de faire usage de ces armes afin de relancer les attentats dans les villes de l’ouest du pays, avant de passer aux embuscades dans le but d’avoir d’autres armes automatiques, telles que les kalachnikovs.
Toutefois, la vigilance des services de sécurité a permis d’éviter le pire en démantelant le réseau dormant et en procédant à l’arrestation de ses membres et la récupération de 16 PA et 2 magnums. Trois autres membres de ce réseau sont en fuite.
Ce coup de filet porté contre la nébuleuse avait poussé cette dernière à changer sa stratégie et opter pour le Sud algérien, fuyant ainsi l’étau qui s’est resserré sur ses activités. Seuls quelques dizaines de sbires d’Abou Mossaâb ont décidé de rester dans les maquis de l’Ouest pour tenter à leur tour de relancer les attentats.
Ce choix s’est avéré coûteux pour ces derniers, puisque durant le mois de septembre dernier, deux terroristes appartenant à la phalange de l’Ouest ont été tués par les gendarmes appuyés par une patrouille des forces de l’ANP dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. Les deux terroristes avaient préparé une embuscade contre un garde communal résidant à Sidi Bel Abbès. Grâce à la vigilance des services de sécurité, l’attentat n’a pas eu lieu et les deux terroristes ont été éliminés.
M. A
