Un dispositif de surveillance et de lutte antiacridienne pour la campagne 2012 a permis le traitement d’une superficie de plus de 48.000hectares.
Infiltration acridienne, l’Algérie se prépare pour la période estivale et printanière. Le risque qui provient des pays limitrophes, notamment du Niger et, dans un degré moindre, du Mali, devrait réapparaitre, selon les experts, au mois d’octobre prochain. Cette mise en garde a été adressée par Mohammed Lazar, chef de département à l’Instiut national de protection des végétaux.
Intervenant hier à l’occasion de la première réunion du Comité interministériel de lutte antiacridienne tenue au département de l’Agriculture, M. Lazar a fait savoir que le nord du Niger représente une réelle menace, notamment pour Tamanrasset et Illizi. «Malgré les bulletins qu’on reçoit du Niger, rien n’est encore signalé», affirme-t-il. Et d’ajouter : «Cette activité n’est pas prévue». Néanmoins comme il le signalera, comme chaque année, la vigilance est de mise.
Aussi, dans son plan de lutte, l’INPV a prévu, enchaîne M. Lazar, une enveloppe de 1.5 milliard de dinars jusqu’à la fin du printemps. Dans un bilan détaillé, il a souligné qu’un dispositif de surveillance et de lutte antiacridienne pour la campagne 2012 a permis le traitement d’une superficie de plus de 48.000 hectares. Ainsi, huit équipes ont été mobilisées et dépêchées entre janvier et juin de l’année en cours. En septembre de l’année dernière, précise-t-il, «une présence minime de criquets a été repérée à Bordj Badji Mokhtar».
Le responsable de l’INPD ajoute que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), prévoit des «essaims de criquets qui proviennent à 95% du Niger et risquent d’infiltrer aux frontières algériennes».
Qu’il provienne du Mali ou du Niger, le risque a fait dire aux responsables de l’INPV qu’il a été constaté un manque d’informations fiables sur la situation acridienne ainsi que l’absence de prospection. Devant ce phénoméne qui se présente, l’Algérie a pris ses dispositions. Entre autres mesures, le responsable cite l’installation d’une cellule centrale de coordination avec l’institut qu’il représente, le renforcement des bases de lutte antiacridienne, le déploiement du dispositif aérien de surveillance ainsi que la reconstitution de stocks de pesticides. Ces mesures concerneront, à partir de ce mois, trois importantes wilayas du Sud, à savoir « Tamanrasset, Illizi et Adrar.»
Pour mener à bon port leur opération, tous les services intervenant dans cette lutte accordent les dispositions prises et ont décidé d’aller au bout de leur action. Aéronefs, satellites, pour ne citer que ces moyens, sont réquisitionnés. Entre les mois d’octobre et de novembre, cette opération de prévention «touchera les wilayas de Ghardaia, Bechar et Tindouf», poursuit M. Lazar.
Etant à l’écoute des intervenants, le ministre demande «plus de vigilance» et d’«accélérer le soutien et les moyens avec le Niger». Lui emboîtant le pas, un des responsables appelle à la mise en place d’un plan d’action uni au niveau des pays du Sahel, pour lutter efficacement contre les criquets.
Rappelons que, au cours de la campagne 2012 enclenchée dès le début du mois de mars dernier, les équipes de surveillance et de lutte de l’INPV ont localisé et traité des infestations du criquet marocain au niveau de quatre wilayas de l’Ouest, où 410 ha ont été traités, à savoir Tlemcen (14 ha), Sidi Bel Abbès (76 ha), Saïda (184 ha) et Tiaret (136 ha).
Ce dispositif, explique l’INPV, a été enclenché aussi dès le mois de mars dans les wilayas abritant les zones de reproduction, à savoir Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Saïda, Tiaret, Mascara, Chlef, Médéa, Djelfa, Sétif, Batna et Bordj Bou Arréridj, explique l’INPV.
L’institut souligne, d’autre part, que les superficies traitées régressent d’année en année suite aux opérations de traitement déclenchées annuellement, passant de 136.000 ha en 2005 à 24.000 en 2009 et 13.864 en 2011.
Fouad IRNATENE