L’usine de Renault en Algérie paiera des salaires en France, selon Jean-Pierre Raffarin

L’usine de Renault en Algérie paiera des salaires en France, selon Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre de droite, défend le discours de François Hollande à Alger. En sa qualité de représentant spécial du président François Hollande pour les questions économiques, M. Raffarin s’est également déclaré satisfait des accords économiques conclus lors de la visite du chef de l’Etat français en Algérie.

M. Jean-Pierre Raffarin, représentant spécial du président François Hollande pour les questions économiques, s’est montré satisfait du contrat conclu lors de la visite du chef de l’Etat français à Alger, en vue de produire des véhicules Renault en Algérie.

A une question d’un hebdomadaire français pour savoir si l’installation de Renault en Algérie était un succès pour la France, M. Raffarin a répondu: « Sincèrement oui. Une étude récente montre que les résultats de Volkswagen en Chine paient les salaires en Allemagne. Cette usine Renault, destinée au marché local et régional, utilisera aussi des pièces détachées produites en France »

« Les constructeurs automobiles français n’ont pas d’autre choix que d’être mondiaux », a déclaré M. Raffarin. Selon l’ancien Premier ministre, dont le rôle de facilitateur a été pour beaucoup dans la conclusion des contrats de partenariat entre les gouvernements algérien et français (huit au total), les contrats signés à la faveur de la visite du chef d’Etat français, les 20 et 21 décembre, en Algérie, notamment celui de Renault et celui de Sanofi, « sont très satisfaisants ».

M. Raffarin a estimé que « le développement de l’Algérie est l’intérêt de la France. Ce sont des partenariats équilibrés. » Détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne, à travers la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), et le Fond national des investissements (FNI), contre 49% pour la partie française, l’usine de montage du constructeur Renault, qui deviendra dès janvier 2013 Renault production Algérie (RPA) produira à son démarrage 25.000 véhicules par an, avant de passer à 75.000/an et plus tard à 150.000/an à l’horizon 2022.

Le pacte d’actionnaires relatif au projet a été paraphé le 9 décembre, ensuite signé mercredi 19 décembre à la faveur de la visite d’Etat de François Hollande. A noter que le premier véhicule sortira de l’usine Renault production Algérie 18 à 24 mois après l’entrée en production du complexe industriel, selon le ministère de l’Industrie.

« Il y avait une place pour les français d’Algérie dans le discours de M. Hollande »

Sur le volet mémoriel, notamment la discours de François Hollande devant les parlementaires algériens dans lequel il reconnaissait que les Algériens ont subi 132 ans d’un colonialisme brutal, M. Raffarin pense que les propos de M. Hollande ne sont ni de la repentance ni des excuses, mais l’expression d’une recherche de la paix « de toutes les mémoires. » « Je pense que dans le XXIe siècle, pour bâtir ce qu’il y a de commun dans nos deux destins, il nous faut cette paix ».

Réagissant aux propos de la droite française, qui a qualifié le discours de M. Hollande sur la colonisation française de l’Algérie, d’ « hémiplégique» car ayant occulté les rapatriés et les harkis, M. Jean Pierre Raffarin estime que la « polémique ne sert ni l’amitié des peuples ni les relations internationales ».

Ce discours de M. Hollande sur la mémoire « visait à un équilibre entre les différentes mémoires. Il y avait une place pour les français d’Algérie. Evidemment, le message sur la colonisation a été le plus relevé, mais le texte était tourné vers l’avenir et vers nos défis communs », a déclaré M. Raffarin.